Gérard Collomb
Émilie Tabone

Sécurité : le bon élève Collomb dénonce l’"absurde" proposition d’Estrosi

Après la proposition de Christian Estrosi d’infliger de grosses amendes aux maires " laxistes ", de nombreux maires de gauches sont montés au créneau, y compris Gérard Collomb.

"Absurde", c’est ainsi que Gérard Collomb qualifie la proposition de Christian Estrosi. Dans les colonnes du Progrès de ce jour (18 août), le sénateur-maire de Lyon accuse le gouvernement de "masquer l’échec de sa politique en créant une loi tous les quinze jours". Dimanche 15 août, l’édile de Nice et ministre de l’Industrie avançait l’idée de sanctionner d’une "grosse amende" les maires laxistes. Gérard Collomb ne se sent nullement concerné et, sur ce point, le rapport de la chambre régionale des comptes le conforte dans sa politique de sécurité. Entre 2003 et 2007, l’organisme cite une baisse de 25% des faits de voie publique. Un bilan positif dans l’ensemble nuancé par une augmentation des violences volontaires des dégradations et des incendies. Avec près de 400 agents, Gérard Collomb est fier de sa police municipale, "la plus développée en France en termes d’effectifs et de moyens", rappelle-t-il dans le quotidien lyonnais.

La prévention, pas seulement la répression

Convaincu qu’il n’est "pas possible de résonner qu’en termes de répression", le maire mise sur la vidéo-surveillance. Et il mise gros, car ce sont aujourd’hui 238 caméras qui scrutent la ville, pour un investissement total de 7,5 millions d’euros depuis 2001. Et la facture devrait encore s’alourdir de 1,5 million d’euros d’ici à 2014, annonce-t-il. Pourtant, l’utilisation des images à but judiciaire, si elle s’est développée, reste encore marginale puisque pour 45 000 faits produits, seules 322 réquisitions ont été effectuées. Pourtant, le maire évoque 5200 faits traités grâce à la vidéosurveillance. Il reste encore quelques zones sur lesquelles Gérard Collomb souhaite cibler ses efforts, comme la gare de la Part-Dieu et Mermoz. Lyon, un bon élève en matière de sécurité ? Le maire y croit et, pour le prouver à son homologue niçois, il se dit prêt à le recevoir afin de lui montrer sa politique dans ce domaine : "s’il veut venir, qu’il vienne !"

Estrosi : "pas un père fouettard"

La proposition de Christian Estrosi a fait bondir les maires de gauche, mais pas seulement. En escale à Toulon dans son tour de France estival, le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux a tenté de désamorcer la situation : "Les maires ont été élus par nos concitoyens, ils sont donc des partenaires naturels de l'État avec qui s'engage un dialogue respectueux". Une déclaration qui sonne comme un désaveu pour Christian Estrosi qui nie pourtant avoir été "recadré". Il tempère depuis ses propos sur son blog, déclarant ne jamais avoir voulu apparaître comme un "père fouettard".

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