Fabio Viscogliosi a toujours vécu sur les pentes de la Croix-Rousse, ou presque. Même si c’est une galerie espagnole qui expose et vend dorénavant une bonne partie de ses toiles. Mais la peinture, le dessin, ce n’est qu’une des trois cordes à son art. Il est également musicien et écrivain. Du reste, il vient de sortir un petit roman jubilatoire, Les Cambrioleurs. Où il est d’ailleurs question de peinture, de littérature et de musique.
De surcroît, là aussi, il mélange allègrement les genres. Il emprunte aux codes du polar aussi bien qu’à ceux du roman d’apprentissage ou de la comédie amoureuse. Non sans évoquer la vie et l’œuvre de Marcel Duchamp (artiste qui le passionne et dont il connaît la vie et l’œuvre sur le bout des doigts).
L’intrigue se noue en effet autour d’une curieuse œuvre d’art, une sorte de livre en accordéon, un “Leporello”, contenant des croquis de peintres célèbres du XXe siècle que Duchamp aurait rassemblés. Un objet de la plus grande valeur volé par une bande de jeunes Pieds nickelés lyonnais lors d’un cambriolage improvisé sur le lieu de travail du narrateur. Une fois le livre en leur – illégale – possession, il faut l’expertiser, l’authentifier et trouver un riche acheteur, pas trop regardant sur sa provenance…
Entre bitures enfumées, histoires d’amour balbutiantes, allers-retours en Suisse, les aventures, et les emmerdes, commencent… Dans une ambiance qui rappelle délicieusement l’insouciance des années 80.
Les Cambrioleurs – Fabio Viscogliosi, éditions Actes Sud, 208 p., 18,50 €.