Piétonnisation à Lyon (photo : Florent Deligia)

Lyon : une pétition contre les bacs rue Herriot oublie un point majeur

À l'initiative de certains commerçants, une pétition a été lancée contre les bacs à fleurs rue Édouard Herriot sur les voies de bus et vélo. Néanmoins, cette idée oublie un point important.

Le collectif de commerçants Carré Nord Prequ'île a lancé une pétition en ligne (voir ici). A travers cette initiative, ils demandent le "retrait des bacs à fleurs rue Édouard Herriot". Cette tentative de végétaliser la rue en supprimant les voies de bus et vélo n'en finit pas de relancer régulièrement les polémiques.

"Greenwashing", projet "dangereux" qui a pénalisé le classement de Lyon dans le baromètre vélo (lire ici), enfer pour les usagers des bus TCL qui passent par là (lire ici), les bacs sont devenus le symbole d'un verdissement destiné avant tout à la communication, sans prendre en compte les usages. Ils sont aussi le reflet d'une concertation où l'avis des citoyens n'a pas été pris en compte, le projet n'ayant pas évolué entre sa présentation et sa réalisation. Or, dès le début, l'immense majorité des participants avait salué l'initiative de végétaliser tout en regrettant qu'elle se fasse au détriment des voies de bus et vélo.

Plusieurs points soulignés

La pétition de Carré Nord souligne d'autres points : "Les artisans ne peuvent plus travailler et sont sanctionnés systématiquement par des amendes" (ils se garent dans des zones interdites), "les véhicules ne peuvent plus manœuvrer correctement", "des altercations violentes éclatent chaque jour entre livreurs et automobilistes",  "Les vélos ne circulent plus sur cette voie de façon sécurisée", "Les petits commerces sont gravement impactés". Plus de 400 personnes ont déjà signé la pétition qui demande aussi plus de stationnements, tandis que d'autres émettent des critiques à son égard.

...mais un point majeur oublié

Ainsi, durant la concertation en ligne sur le projet, le consensus allait vers une volonté de limiter la place des voitures et du stationnement sur le secteur. C'est le point majeur que cette pétition oublie, le même qui n'avait pas été pris en compte par la ville de Lyon. La pétition se base sur le vieux dogme de l'économiste Bernardo Trujillo. Dans les années 50, il a théorisé le "no parking, no business", comprendre "pas de stationnement, pas de commerce". C'est ce même dogme qui a entraîné la construction de large zone commerciale en dehors des villes où les clients se rendent en voiture (parfois au détriment des acteurs locaux des centres-villes).

Néanmoins, une étude du Cerema à l'échelle française (voir ci-dessous) tend à montrer que la clientèle des petits et moyens/commerce est majoritairement constituée des modes actifs. A Lyon, selon la métropole, sur le secteur Presqu'île, seulement 15 % des déplacements sont réalisés en voiture, contre 32 % en transports en commun et 52 % en modes actifs (marche, vélo, trottinette...). Ainsi, si la pétition regrette que la concertation n'ait pas été prise en compte, elle en fait pourtant tout autant.

 

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