Quartier Grôlée © Antoine Merlet
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Lyon : les prodigieuses plus-values du quartier Grôlée

Le fonds souverain d’Abu Dhabi, deuxième du monde derrière celui de la Norvège, vient de céder pour 700 millions d’euros d’actifs immobiliers en Presqu’île, dont une partie dans le quartier Grôlée. Un record absolu pour Lyon et la 6e plus grosse transaction financière signée sur le marché français en 2019. Quant aux plus-values colossales, notamment à Grôlée, lieu d’enjeux politiques, juridiques et financiers parfois nébuleux, elles se font ni plus ni moins au nez et à la barbe des Lyonnais.

Le contexte

La récente vente de rez-de-chaussées commerciaux du quartier Grolée par les Émiratis d'Abu Dhabi, anciens "bijoux de famille" de la ville de Lyon, passés entre les mains de colossaux fonds d'investissement étrangers et de puissantes banques aux succursales immatriculées dans des paradis fiscaux.

L'enjeu

Les plus-values colossales réalisées sur fond d'optimisation fiscale au Luxembourg et de bataille judiciaire au pénal, à Lyon, dans le courant de l'année.

  700 millions d’euros. L’information est passée quasi inaperçue, c’est pourtant la plus grosse transaction lyonnaise de l’année 2019. Saluée par l’ensemble des spécialistes financiers des marchés hexagonaux, la performance fait une entrée fracassante dans le top 10 français. Un record absolu à Lyon, signé Amundi Immobilier et Crédit Agricole Centre-Est, qui ont racheté mi-décembre un portefeuille immobilier en Presqu’île jusqu’à présent détenu par le fonds souverain du plus grand des Émirats arabes unis, l’Abu Dhabi Investment Authority (ADIA), deuxième au monde derrière celui de la Norvège. Soit 38 actifs immobiliers parmi les plus emblématiques de la Presqu’île, constitués de 28 immeubles (commerces, bureaux et résidentiels) rue de la République, l’artère la plus fréquentée de France hors Paris et de 10 commerces en pied d’immeuble dans l’îlot Grôlée. L’ensemble représente un total de 71 744 m2 – 34 549 m2 de commerces, 18 840 m2 de logements et 18 355 m2 de bureaux – et regroupe 600 locataires.

Le Crédit Agricole, nouveau grand propriétaire de la Presqu’île

Pour Abu Dhabi, il s’agit de sa deuxième “sortie” lyonnaise de l’année, après la cession mi-septembre à Primonial REIM (société de gestion de SCPI filiale du groupe Primonial détenu par le Crédit Mutuel Arkéa et le fonds BlackFin), pour le compte de la Compagnie financière lyonnaise, filiale du Crédit Agricole Centre-Est (encore lui), d’un premier portefeuille de sept actifs immobiliers (14 350 m2 composés de 67 logements, 25 commerces et 23 locaux de bureaux) situés rue de la République, dans les 1er et 2e arrondissements, pour un montant d’environ 85 millions d’euros (hors droits). Le groupe Crédit Agricole devient ainsi le nouveau grand propriétaire des immeubles de la première rue commerçante française de province. “Cette opération réalisée avec Amundi Immobilier est le reflet de notre stratégie audacieuse d’investissement en région, qui associe au sein du groupe Crédit Agricole la capacité d’investissement des structures nationales et la connaissance fine des territoires par les caisses régionales, explique Raphaël Appert, directeur général du Crédit Agricole Centre-Est, basé à Champagne-au-Mont-d’Or. À l’échelle de la métropole lyonnaise, notre souhait est de contribuer fortement à la vitalité économique du territoire, en apportant notamment notre soutien à des secteurs en fort développement.” Par le passé, la plus puissante caisse régionale du groupe Crédit Agricole a déjà investi à coups de chèques à six zéros au Grand Hôtel-Dieu (250 millions d’euros), à Gerland (100 millions pour le siège de Mérial), au Carré de Soie ou encore à la Part-Dieu.

Jackpot pour les Émiratis

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