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Les Roms sommés par le préfet d'errer sous la pluie

Rescapés de l'incendie d'un squat du 8e arrondissement qui a coûté la vie à deux femmes et à un enfant de 12 ans, près de 200 Roms ont été relogés dans un gymnase de l'avenue Général-Frère (Lyon 8e).

Ce jeudi, lors d'un point presse improvisé, les associations ont dénoncé la décision du préfet du Rhône qui contraint les Roms à errer sous la pluie entre 10 heures et 15 heures. Officiellement, il s'agit de permettre le nettoyage et l'inventaire dans le gymnase.

Problème, même si c'est le mois de mai, la pluie ne cesse pas et le froid se fait sentir. "C'est certes un hébergement d'urgence pour 15 jours. Mais il s'agit de gens qui sont dans une grande souffrance, qui ont vécu un drame, et on les oblige à sortir toute la journée alors qu'il pleut et qu'ils n'ont plus rien, notamment pas de vêtements",a dénoncé Gilberte Renard, de l'association CLASSES qui milite pour la scolarisation des enfants des squats.

Un membre de Médecins du Monde juge qu'il est indécent de les obliger à rester dans le froid et la pluie entre 10 heures et 15 heures. "Hier et aujourd'hui, ils ont accepté de sortir. Mais est-ce qu'ils sortiront demain ?" s'interrogeait-il.

La préfecture défend sa décision et affirme que la situation est préférable aux gymnases du plan hivernal qui, eux, sont fermés à leurs résidents tout au long de la journée.

Guy Fischer, sénateur communiste du Rhône, et Armand Creus, conseiller régional du Front de gauche, étaient présents aux côtés des familles roms. Particulièrement remonté contre cette situation, M. Creus a dénoncé le sort réservé aux Roms dans le Grand Lyon et appelé à l'organisation d'une table ronde avec tous les acteurs du dossier, pour trouver des solutions pérennes : "Il y a un millier de Roms dans l'agglomération. Le préfet a trouvé des solutions d'insertion pour 400 d'entre eux et on l'en félicite. Mais on crée une discrimination au sein même de populations désœuvrées. On fait quoi pour les 600 autres ? Nous avons proposé de mettre à disposition la caserne Raby, à Bron, qui est désaffectée, libre et chauffée. On demande une table ronde depuis des mois et on nous la refuse !"

Le sénateur Fischer émet l'hypothèse que la décision du préfet d'obliger les Roms à quitter le gymnase en journée réponde à des logiques de restrictions budgétaires et d'économie de moyens.

Ce soir, les associations réfléchissaient à l'organisation d'un rassemblement demain, vendredi 17 mai, à 9 heures, devant le gymnase pour empêcher les Roms d'errer sous la pluie et dans le froid.

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