La Confluence ne concurrence pas encore les berges du Rhône

Pensée pour être le nouveau quartier lyonnais à la mode, la Confluence patine. Un mois et demi après l'inauguration de la place nautique, l'endroit reste encore très endormi. On est loin de rivaliser avec les berges du Rhône, synonymes de fêtes et de rencontres.

Un soir d'août à la Confluence, vers 23h30. Il n'y a presque pas âme qui vive. Sur les trois restaurants du quartier, un seul est ouvert : sa terrasse est remplie, sa salle est vide. Plus loin, huit personnes s'essaient à la photographie. "Les lumières et l'architecture sont assez novateurs", expliquent-ils. En remontant vers la darse, on croise enfin un peu d'agitation. Il est 23h45 et un ouvrier travaille encore sur un chantier.

"Ça fait vraiment béton"

Pourtant, le cadre est à peu près identique : de longs quais propices à la promenade au bord de l'eau, de grands espaces publics pour se retrouver en groupe et un cadre bucolique. Tous les promeneurs croisés ont le même mot pour qualifier ce quartier : "sympa". De l'autre côté du Rhône, sur les berges, un habitué explique pourquoi il n'a pas choisi la Confluence comme nouveau lieu de pique-nique sous les étoiles : "Ça fait vraiment béton, reconnaît Matthieu, 24 ans. Ils devraient faire un espace vert avec du gazon, deux-trois arbres et des lampadaires, ça serait sympa".

"Ici, on est plus proche du centre-ville, du Vieux-Lyon et de toute la vie culturelle (Terreaux, Guillotière...). Et il m'arrive de faire des rencontres musicales", poursuit Fredy, assis sur l'esplanade de la Guillotière. Le nouveau quartier à la pointe de la Presqu'Île pâtit aussi d'un gros handicap par rapport aux berges du Rhône. "Le quartier est trop excentré", regrette Matthieu.

Une ambiance plus "select" à la Confluence

"Ce qui manque à La Confluence, ce sont les transports en commun. Je travaille là-bas et c'est galère pour y aller !", assure Julien, 21 ans, qui, le soir venu, préfère les berges du Rhône. Le quartier n'est desservi que par une ligne de tram et quelques lignes de bus et, surtout, il est très difficile de s'y rendre en voiture, puis de s'y garer. La construction du futur parking à étages pourrait résoudre une partie du problème.
Les habitués des berges formulent aussi un autre reproche à la Confluence. "Je préfère l'ambiance des berges", assure Évelyne. "J'ai l'impression que c'est plus "hype". Là-bas, j'y ai vu des gens en costard-cravate sortir des restos et les parkings souterrains sont blindés de Porsche !", ajoute Simon, 22 ans. Ces restaurants ont, eux, trouvé leur public. "On n'a pas à se plaindre ; on fait plus que ce qu'on avait prévu !", se réjouit un serveur du Docks 40.

La vie nocturne des berges aura visiblement du mal à se transposer à l'identique à la Confluence. Pour en voir une s'installer, il faudra peut-être attendre l'ouverture du centre commercial et d'une salle de concert à la Sucrière. "Aujourd'hui, c'est un peu un village dans la ville, schématise Marc, mais cela va changer". Parmi les habitants de la Confluence, tous n'attendent pas le changement avec impatience. "Je ne veux surtout pas que cela devienne comme les berges du Rhône, qu'il y ait autant de monde !", tranche Sébastien.

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