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Vue de Lyon © Tim Douet

Impacts de la crise sanitaire dans la région : deux départements durement touchés, décryptage

Vendredi 18 mars, l'Insee Auvergne-Rhône-Alpes a publié ses chiffres de l'activité globale des salariés pendant la crise sanitaire. Une baisse de 10 % est observée entre mars 2020 et juin 2021 même si l'on constate un retour global au niveau d'avant-crise. Décryptage.

Deux ans après l'annonce du premier confinement par Emmanuel Macron, le covid-19 ne semble toujours pas définitivement derrière nous, alors même que le nombre de cas repart très légèrement à la hausse dans le Rhône et partout en France. Cependant, la crise sanitaire est loin de ses niveaux de contamination et de mortalité connus au moment de la prise de parole du chef de l'Etat, le 17 mars 2020.

Deux ans et trois confinements plus tard, l'Insee estime avoir le recul nécessaire pour publier ses premiers chiffres de l'impact de la crise sanitaire sur l'activité globale des entreprises en Auvergne-Rhône-Alpes. Et ils sont (plutôt) positifs. Preuve en est : la région Auvergne-Rhône-Alpes retrouve un niveau global d'avant-crise connu fin 2019. Cependant, "s'il n'y avait pas eu la crise, on devrait être à 3 ou 4% au-dessus de 2019. On a récupéré ce que l'on a perdu, mais nous n'avons pas récupéré la croissance que l'on aurait dû avoir", souligne Jean-Philippe Grouthier, directeur régional de l'Insee Auvergne-Rhône-Alpes.

Des niveaux similaires à la France

Force est de constater que la crise sanitaire a tout autant touché la région lyonnaise que le reste de la France. Entre mars 2020 et juin 2021, en Auvergne-Rhône-Alpes, l’épidémie de covid-19 est à l’origine d’une baisse de 9,7 % de l’activité salariale dans le secteur marchand. À titre de comparaison, ce même taux est de -10,1% dans l'Hexagone.

Grâce à la mise en place du "quoi qu'il en coûte" et du chômage partiel par le gouvernement, les employeurs ont pu maintenir leurs salariés au sein des entreprises malgré l'arrêt (presque) complet de l'activité économique lors du premier confinement. Une décision coûteuse pour la France mais qui "permet une relance plus rapide à la sortie de crise grâce au capital humain maintenu au sein des entreprises", explique Jean-Philippe Grouthier, directeur régional de l'Insee Auvergne-Rhône-Alpes.

©IGN - Insee 2022

En tout, sur la période mars 2020-juin 2021, c'est 350 millions d'heures qui ont été indemnisées pour plus d'un million de salariés d'Auvergne-Rhône-Alpes. Un chiffre 14 fois supérieur à toute la décennie 2010. Et un coût qui représente 11 % des 33 milliards d'euros versés sur l'ensemble de la France.

La Savoie et la Haute-Savoie durement touchées

L'impact de la crise sanitaire a balayé de plein fouet le secteur du tourisme, jusqu'ici prospère en France. La Savoie et la Haute-Savoie, qui profitent notamment de l'omniprésence de domaines skiables, ont vu leur activité salariale freinée de respectivement 19 % et 14 %. Conséquence directe de l'interdiction imposée aux stations de ski d'ouvrir leurs remontées mécaniques lors de la saison 2020/2021. Selon l'Insee, la Savoie est le deuxième département de France le plus impacté par la crise sanitaire.

Dans le reste des départements d'Auvergne-Rhône-Alpes, le secteur industriel, notamment présent dans le Rhône et l'Isère, s'est montré plus résilient et a contribué à limiter le niveau des pertes. À titre d'exemple, dans le Rhône, les activités d’ingénierie, de contrôle et d’analyses techniques ont mieux résisté qu’ailleurs, avec une hausse d’activité pendant la crise (+ 1 %), contrairement au bilan national (- 5 %).

L'Insee a publié un tableau rendant compte de la perte d'activité de chaque département de la région Auvergne-Rhône-Alpes en fonction des différents secteurs marchands :

©Insee, DSN, traitements Insee.

"Le commerce de détail limite les pertes d’activité départementales notamment dans l’Ain et l’Allier, grâce à une perte d’activité moindre qu’en France dans ce secteur. Le commerce de détail atténue également les pertes d’activité dans le Rhône, grâce à son poids local plus faible. Inversement, ce secteur accentue la perte d’activité départementale en Savoie et en Haute-Savoie à cause d’une perte d’activité localement plus forte qu’en France", donne comme clés de lecture, à propos du tableau, l'Insee Auvergne-Rhône-Alpes.

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