Pompiers
© Tim Douet

Lyon: des pompiers agressés par la victime qu'ils venaient secourir

Une personne alcoolisée sortant de la boîte Le Sirius, hier à Lyon, a agressé les pompiers appelés pour lui venir en aide. L'incompréhension et la colère règnent dans la profession.

C'est un nouveau fait qui s'ajoute à la liste, quasi quotidiennement mise à jour, des agressions contre les pompiers. Hier, 10 février, des pompiers portent secours à une personne très alcoolisée, sortant de la boîte Le Sirius à Lyon, et celle-ci s'en prend violemment à eux. D'après le représentant syndical Sud, Rémy Chabbouh, le pompier est en arrêt de travail, avec plusieurs jours d'ITT. "Des faits similaires se sont produits ce week-end à Saint-Martin d'Hères près de Grenoble. Ou tout récemment à Rillieux, où des pompiers venus secourir un gamin de 14 ans défenestré ont été attaqués par une meute de gens qui leur ont jeté des pierres. Ce sont des faits isolés, mais qui commencent à faire beaucoup."

Où est la circulaire de Gérard Collomb ?

"Avant, on était attaqué quand on venait éteindre un feu de poubelle ou de voiture, et on se disait qu'on gênait les incendiaires dans la manifestation d'une certaine colère ou dans la destruction de preuves d'un délit, poursuit Rémy Chabbouh. Mais là, c'est totalement incompréhensible." Le syndicat Sud alertera dès lundi la préfecture, pour demander où en sont les mesures promises fin 2017 pour soutenir les pompiers victimes récurrentes de caillassages, c. Des agressions en série qui les avaient poussé dans la rue en janvier pour exprimer leur détresse. "Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a promis en janvier une circulaire pour demander plus de sévérité à l'égard des agresseurs. Nous l'attendons toujours."

"En finir avec l'impunité"

Que réclament les pompiers face à ces actes? "Une justice qui condamne plus rapidement et plus sévèrement, qui ne prononce pas que des peines symboliques contre nos agresseurs. Et comme on ne peut pas se défendre, on demande aussi des caméras et l'anonymisation des plaintes." Rémy Chabbouh déplore en effet que nombre de ses collègues rechignent à déposer plainte, de peur de représailles. Et il craint qu'un jour, un pompier craque et réponde aux violences par des gestes inappropriés. "Là, on sait que le juge sera sans pitié pour nous."

Le représentant syndical dit aussi réfléchir, avec d'autres corps d'agents publics comme les policiers ou les professionnels de santé, à la demande de création de tribunaux dédiés aux agressions contre ces agents. "Je ne suis pas dans une dérive sécuritaire, loin de là. Mais je sais que le volet prévention et pédagogie prendra des années à porter ses fruits. En attendant, il faut en finir avec l'impunité des agresseurs."

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