Radhouane El Meddeb danse du ventre 1
© Agathe Poupeney

Couscous et danse du ventre au Toboggan

Le Toboggan accueille ce mois-ci le danseur-chorégraphe tunisien Radhouane El Meddeb. Pour deux spectacles mêlant étroitement sensualité et engagement.

Je danse et je vous en donne à bouffer, chorégraphie de Radhouane El Meddeb © Carolina Lucchesini

© Carolina Lucchesini
Je danse et je vous en donne à bouffer, chorégraphie de Radhouane El Meddeb.

Je danse et je vous en donne à bouffer, la première pièce que Radhouane El Meddeb présente à Décines (le 10 avril), est conçue comme une rencontre jouissive entre le corps, la nourriture et la préparation d’un couscous.

Sur scène, viandes et légumes frémissent à l’unisson avec un danseur envahi par le plaisir du partage, offrant sa gestuelle parfumée au public assis autour de lui, qui dégustera le plat à la fin du spectacle.

“Pourquoi ce qui faisait rêver il y a 50 ans est aujourd’hui défendu, cassé, brûlé ?”

Au temps où les Arabes dansaient, chorégraphie de Radhouane El Meddeb © Agathe Poupeney / PhotoScene

© Agathe Poupeney / PhotoScene
Au temps où les Arabes dansaient, chorégraphie de Radhouane El Meddeb.

La seconde pièce au programme du Toboggan, Au temps où les Arabes dansaient, répond au désir de Radhouane El Meddeb de travailler sur la sensualité et le mystère de la danse orientale. Le chorégraphe tunisien retient la symbolique d’une danse libre qui marqua une certaine émancipation de la femme des années 1950 à 1970 en Égypte, au Liban ou en Tunisie.

“La faire revivre dans son sens premier, c’est porter un regard sur l’art et la culture menacés, explique Radhouane El Meddeb, sur les artistes et ceux qui veulent penser librement. Détruire des œuvres dans les musées, c’est détruire une mémoire culturelle, or, la danse et la femme font partie de la mémoire d’un peuple.”

“Ces femmes dansaient dans toutes sortes de milieux, dans des pays musulmans, et ça ne choquait personne. Pourquoi ce qui était évident il y a cinquante ans ne l’est plus aujourd’hui ? s’interroge le chorégraphe. Pourquoi ce qui faisait rêver, ce qui donnait envie de se rattacher à des choses qui sont pour moi de l’ambition, de la modernité, de l’intelligence, du dépassement des tabous, est aujourd’hui défendu, jugé, cassé, brûlé ?”

Cette danse qui fut donc émancipatrice, Radhouane El Meddeb la fait interpréter ici uniquement par des hommes, rappelant ainsi le refus du corps féminin sexué imposé par des dictatures religieuses, ainsi que la négation de la liberté et de la démocratie.

Je danse et je vous en donne à bouffer – Vendredi 10 avril à 20h30.
Au temps où les Arabes dansaient – Mardi 28 avril à 20h30.
Les deux spectacles ont lieu au Toboggan, à Décines.
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