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Julia Rodriguez

L’Université de Lyon veut emprunter les standards américains

Un campus adapté aux “standards américains”, telle est l’ambition affichée par le directeur de l’Université de Lyon, Khaled Bouabdallah. Faire éclore les talents mais aussi attirer ceux de l’étranger, tout un programme présenté en détail hier, lors de la rentrée solennelle de l’Université de Lyon.

Dans l’amphithéâtre Gaston-Berger, du nom du fondateur des Insa en France, se presse toute la crème des universitaires lyonnais. Ici, chacun rêve de remonter dans le classement de Shanghai. En 2014, seuls deux établissements lyonnais se démarquaient dans le top 500 de ce classement des universités mondiales : Lyon 1 à la 206e place et l’ENS à la 212e place). Il y a encore du chemin à parcourir. Mais la communauté d’établissements (qui prend forme cette année) devrait aider le microcosme universitaire lyonnais à gagner une visibilité sur la scène européenne, voire internationale.

Lyon Cité Campus : un nouvel écrin pour les étudiants

280 000 m² restructurés et 80 000 m² créés sur les 5 campus de Lyon (les universités Lumière/Lyon 2 et Jean-Moulin/Lyon 3, l’ENS Gerland, Lyon-Sud/faculté de médecine et Lyon-Tech/la Doua), c’est l’objectif pour 2020. Pour ce faire, l’Université de Lyon devrait recevoir en janvier le solde de la dotation de l’Etat s’élevant à 362 millions d’euros.

Un projet parmi d’autres : l’axe vert qui prendra place sur le campus de la Doua. Il s’agit de créer un vaste espace végétal où s’épanouira la biodiversité, qui permettra aux étudiants de mener leurs recherches en biologie au grand air.

Khaled Bouabdallah l’assure, "Lyon a beaucoup de potentiel, il faut pouvoir émerger au niveau européen". Françoise Moulin-Civil, rectrice de l’académie de Lyon et chancelière des universités, partage le même point de vue et souhaite que ces "chantiers permettent à l’Université de Lyon de devenir l’une des meilleures universités européennes, la barre est haute mais nous avons les moyens d’y parvenir".

La spécificité lyonnaise

Le programme Avenir Lyon/Saint-Etienne, lancé en 2012, vise une labellisation et une reconnaissance internationale. Dans ce cadre, les Idex (initiatives d’excellence) se structurent autour de projets scientifiques et évoluent étroitement avec l’environnement économique du territoire.

Pour Pascal Boyer, directeur de recherche au CNRS détaché de l’université de Washington à St. Louis (Missouri, USA), c’est aussi une "formidable occasion de mélanger les différentes disciplines comme les sciences, l’économie, le design, l’ingénierie" et intégrer ainsi tous les établissements et tous les potentiels lyonnais. Une "initiative unique et nécessaire pour innover et entreprendre des projets originaux qui seront visibles à l’international", selon lui. La présence du chercheur à Lyon s’inscrit également dans une dynamique d’attirer des talents étrangers.

Le neurologue suisse Olivier Raineteau a également été séduit par la formule lyonnaise et par le cadre universitaire, où il s’est senti "accueilli et soutenu dès le départ, comme si l’on faisait partie d’une communauté, et c’est aussi assez rare pour une université française car l’on sait qu’en France c’est un peu le point faible du système". "À Lyon, poursuit-il, on offre aux chercheurs étrangers une liberté scientifique unique, on nous donne accès au potentiel des étudiants qui sont nombreux et talentueux." La convivialité est aussi un gage d’attractivité à l’international et, comme le rappelle le neurologue, le "premier vecteur de la promotion d’une université à l’extérieur, ce sont les étudiants eux-mêmes, et ici les conditions de travail sont réunies pour qu’ils se sentent bien".

Une université intégrée dans la société civile

Crystelle Armata, doctorante en droit pénal et sciences criminelles à la faculté de droit de l’université Jean-Moulin, était également présente pour expliquer son parcours, qui l’a amenée en finale du concours “Ma thèse en 180 secondes” à Montréal, les 24 et 25 septembre derniers. "J’ai appris à synthétiser mes idées, expose-t-elle, à travailler mon éloquence et ma présence sur scène et cela m’a aussi ouvert de nouvelles pistes de réflexion pour ma thèse." Vulgariser un travail universitaire obscur pour bon nombre de citoyens, c’est un objectif qui s’inscrit dans la volonté de modernité affichée par l’Université de Lyon. Une communauté qui aura à cœur de préserver et de renforcer ce lien entre le monde scientifique et la société civile. Telle est la feuille de route de l’Université de Lyon.

Pour aller plus loin : lire “Lyon veut rivaliser avec les meilleures universités du monde” dans Lyon Capitale-le mensuel 738 (novembre 2014), en vente en kiosques depuis le 28 octobre, et dans notre boutique en ligne.

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