Nathalie Perrin-Gilbert, à l’hôtel de ville de Lyon – novembre 2018 © Tim Douet
Nathalie Perrin-Gilbert, à l’hôtel de ville de Lyon – novembre 2018 © Tim Douet

Perrin-Gilbert vante son contre-modèle, Collomb absent

Gérard Collomb a fait l’impasse, comme depuis quatre ans, sur les vœux du 1er arrondissement. Un choix qui lui a permis de s’éviter une charge sévère contre son modèle lyonnais. Sur l’estrade, Nathalie Perrin-Gilbert, la maire de l’arrondissement, s’en est surtout servie pour présenter son contre-modèle : plus participatif, moins porté sur le béton et le marketing territorial.

Dans le 1er arrondissement, la cérémonie des vœux n’aura pas été le théâtre de la guerre froide que se livrent Gérard Collomb et David Kimelfeld depuis des semaines. Fidèle à ses habitudes, le maire de Lyon a boudé l’événement pour la quatrième année consécutive – retenu par les vœux du préfet. L’argument a fait pouffer de rire certains élus qui ont réussi à participer aux deux. Sur les terres de Nathalie Perrin-Gilbert, Gérard Collomb redoute un mauvais accueil. Et, cette semaine, il a déjà donné dans le 6e, où son arrivée a été ponctuée de huées. Dans cette ville dans la ville, le maire de Lyon a préféré être représenté par Georges Képénékian, ancien maire redevenu 1er adjoint – qui ne loupe jamais une occasion de rappeler qu’il a apprécié son intérim.

Politique contre politique

Faute de guerre froide, c’est une bataille politique qui a été présentée aux habitants du 1er arrondissement place Colbert, en plein air et dans un climat glacial. À la tribune, Nathalie Perrin-Gilbert a alterné critiques de la municipalité gérée par Gérard Collomb et insuffisances de la métropole présidée par David Kimelfeld, lequel écoutait sans broncher dans l’assistance en se tenant éloigné d’une tribune qui lui avait été refusée dans le 6e. Aux choix urbanistiques qui font la part belle aux immeubles de logement et de bureaux en délaissant la vie de quartier, la maire du 1er a opposé ses réalisations dans la veine de l’économie sociale et circulaire avec des jardins partagés et la réhabilitation du collège Truffaut. Au manque de transports en commun et à la cherté des TCL, elle a opposé l’une des mesures phares qui scandera sa campagne municipale de 2020 : la gratuité du réseau. Chacune de ses attaques sur la politique menée par Gérard Collomb et ses équipes était contrebalancée par la politique qu’elle mène dans son arrondissement, malgré une équipe qui s’étiole au fil des mois. À la gouvernance centralisée et sans concertation de la ville de Lyon, elle oppose ses consultations publiques et son travail avec les conseils de quartier. Son antithèse est rodée.

Pour la thèse, en l’absence de Gérard Collomb, c’est Georges Képénékian qui s’est dévoué. Le climat de tension qui entoure habituellement les échanges entre la mairie centrale et celle du 1er s’est rapidement évaporé avec un trait d’humour : “J’ai bien entendu le cahier de doléances. Je n’ai pas grand-chose à enlever, mais on pourrait glisser deux ou trois choses qui ne vont pas si mal. On ne peut pas dire, au-delà de quelques imperfections, que l’on fait n’importe quoi dans cette ville.” Dans le 1er arrondissement, politiquement rebelle depuis les municipales de 2014, ce visage modeste du modèle lyonnais est peut-être le meilleur moyen de s’éviter des sifflets.

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