Bruno Bernard, Grégory Doucet et Laurent Wauquiez en septembre dernier lors du Sirha © MAXPPP

Centre de mineurs étrangers à Ecully : Wauquiez accuse Bernard de "mépriser" les élus

Laurent Wauquiez reproche à Bruno Bernard de "mépriser les élus", dans le dossier de l'installation d'un centre pour jeunes migrants à Ecully, où le maire LR s'oppose au projet.

Le chef du groupe LR à l'assemblée nationale Laurent Wauquiez a accusé jeudi le président écologiste de la métropole de Lyon, Bruno Bernard, de "mépriser" les élus au sujet de la création d'un centre pour jeunes migrants, l'intéressé lui reprochant à son tour des "invectives".

La Métropole a en effet choisi d'installer jusqu'en 2026 un centre pour 70 mineurs migrants non accompagnés (MNA) à Écully, dans des locaux où des réfugiés ukrainiens ont déjà séjourné. Le maire (LR) de la ville, Sébastien Michel, y est opposé. "La Métropole de Lyon, dans la méthode, a tout faux !", a lancé Laurent Wauquiez, conseiller régional spécial depuis qu'il a quitté la présidence d'Auvergne-Rhône-Alpes, dans une interview auprès de nos confrères du Progrès.

"Aucune concertation avec les maires"

"Il n’y a aucune concertation avec les maires, alors que les élus, quelles que soient leurs opinions politiques, doivent être respectés. Cela s’appelle la démocratie", ajoute-t-il. "Le président de la Métropole doit retrouver un peu de calme et de sang-froid pour le respect de notre territoire. Nous lui tendons la main pour lui demander de corriger le tir", poursuit-il, en estimant que "la tendance n’est pas à ouvrir de nouveaux centres mais à mieux contrôler notre immigration".

Interrogé par l'AFP, Bruno Bernard répond que sur un sujet "aussi difficile que l'obligation départementale d'accueillir et d'évaluer les MNA", l'ex-président de région "est censé être républicain et il nous reproche (...) d'appliquer la loi de façon intelligente". Le président de la Métropole explique le choix d'Ecully car c'est un centre "qui nous appartient, où les coûts sont réduits, plutôt que de laisser ces jeunes supposés mineurs, à l'hôtel, avec des coûts pour nous importants".

"Pas de sujet tabou"

Le retard de "trois mois sur l'installation" du centre représente "déjà 500.000 euros d'argent public perdu", affirme-t-il. "Pendant que l'État, le gouvernement et les amis de Laurent Wauquiez nous réclament de faire des économies, ils nous obligent à faire des dépenses supplémentaires", ajoute-t-il. "Sur ces sujets compliqués, moi je suis disponible pour discuter avec le gouvernement actuel et son nouveau porte-parole Laurent Wauquiez pour trouver des solutions dans l'accueil de ces migrants", ironise le président de la Métropole de Lyon.

"Il n'y a pas de sujet tabou sur l'immigration, on peut parler de tout, mais il faut le faire sérieusement, sans l'invective, et pour trouver l'intérêt général", conclut-il.

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