Voyage en langue rabelaisienne

Le Pantagruel joué en ce moment au TNP, à la fois inventif et fidèle à l’esprit de Rabelais, offre un moment d’une gargantuesque jubilation.

C’est le comédien Olivier Martin-Salvan qui a été choisi pour incarner Pantagruel mais aussi tous les personnages qui apparaissent dans le spectacle que Benjamin Lazar consacre à Rabelais en ce moment au TNP. D’une corpulence considérable et doté d’une pilosité impressionnante, il est taillé pour le(s) rôle(s). À ce physique énorme, il joint un talent et une énergie dans l’interprétation qui ne le sont pas moins.

La performance est d’autant plus remarquable que c’est le texte original qu’il restitue, comme s’il était en train de l’inventer sous nos yeux. Sans une faute, sans un accroc, avec une justesse de ton stupéfiante. On en apprécie d’autant plus l’inventivité, le rythme, l’humour, la truculence et la puissance d’évocation. Tout ce qui a fait de Rabelais l’un des plus grands écrivains de langue française. On est littéralement embarqués, depuis la naissance de l’ogre qui tue sa mère sous le choc jusqu’aux frasques d’une jeunesse propice à tous les excès.

Sur scène, les effets scéniques se multiplient, privilégiant les moyens traditionnels – changement de costumes, masques grossiers et éclairages à la bougie – à l’utilisation de techniques plus modernes. L’esprit rabelaisien, qui ramène l’homme à son animalité, en est ainsi plus fidèlement transmis. Et c’est encore une façon de mettre en avant ce qui est le cœur du spectacle : la langue de Rabelais.

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Pantagruel. Jusqu’au 20 avril, à 20h, au Petit Théâtre du TNP (Villeurbanne).

A lire aussi sur notre site : la présentation du travail de Benjamin Lazar, par Guillaume Médioni.

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