Théâtre : d’Eve à Hiroshima, les pièces à voir à Lyon cette semaine

Une fois soldés tous nos échecs à l’Élysée, nous vous proposons d’aller boire à la nouvelle eau du Point-du-Jour et réveiller nos mirettes avec la Cordonnerie. Ainsi parés, nous voyagerons dans la langue et la tragédie, pour finir à Hiroshima, avec Fanny Ardant.

Ça marchera jamais – Cie Les Transformateurs © Yoann Tivoli
Ça marchera jamais – Cie Les Transformateurs © Yoann Tivoli

À l’Élysée ? Ça marche !

Nicolas Ramond, artiste inventif, profite d’une carte blanche au théâtre de l’Élysée pour présenter une nouvelle création. Son thème : les échecs que l’on subit tous, et ce que l’on en fait. On parie sur la réussite de ce spectacle, interprété par Anne de Boissy et Jean-Philippe Salério.

Ça marchera jamais – Du 4 au 6 novembre à 19h30 + le 6 à 11h (reprise du 27 au 29) au théâtre de l’Élysée (Lyon 7e)


Une Eve au Point

De l’Eve à l’eau (photo d’annonce du spectacle) © Cédric Roulliat
De l’Eve à l’eau (photo d’annonce du spectacle) © Cédric Roulliat

De l’Eve à l’eau, d’Éric Massé (metteur en scène) et Angélique Clairand (auteure et comédienne), les nouveaux directeurs du théâtre du Point-du-Jour, c’est l’histoire d’Eve, ancienne agricultrice “perdue dans les prairies de sa mémoire”, proche de la fin. Pour communiquer avec sa fille, qui revient après s’être éloignée de son milieu d’origine, Eve utilise la langue de son enfance, le parlange poitevin. La mort qui rôde va sceller leurs retrouvailles. D’autres protagonistes se mêlent à cette ultime et bouleversante confrontation : Adèle, une amie paysanne qui tente de maintenir à flot la ferme d’Eve ; Mbaye, un infirmier sénégalais dévoué corps et âme à son métier et à cette étrange patiente. Ce spectacle saisissant jette une lumière crue sur cette “France profonde” que notre modernité semble vouloir dissimuler. Bien à tort, car elle a beaucoup à nous dire.

De l’Eve à l’eau – du 5 au 14 novembre au théâtre du Point-du-Jour (Lyon 5e)


Rétro Cordo à la Croix-Rousse

Le théâtre de la Croix-Rousse nous propose de (re)découvrir trois des spectacles singuliers de la compagnie La Cordonnerie. Pendant qu’est projeté en fond de scène un film (entièrement conçu par la troupe), comédiens et musiciens interprètent en direct sur le plateau les dialogues et la bande-son. Grimm, Shakespeare, l’histoire, rien ne leur fait peur.

Hansel & Gretel, (Super) Hamlet, Blanche-Neige ou la chute du mur de Berlin © Sébastien Dumas (montage LC)
Hansel & Gretel, (Super) Hamlet, Blanche-Neige ou la chute du mur de Berlin © Sébastien Dumas (montage LC)
  1. Hansel et Gretel – Sur la structure du conte des frères Grimm, sauf qu’Hansel et Gretel sont ici des personnes âgées que leur fils, Jacob, a décidé de semer parce qu’il ne peut plus les loger (la pièce est située à la fin des années 1970, en pleine crise économique).
  2. (Super) Hamlet – Sur le modèle de la tragédie shakespearienne mais en passant par la version des auteurs pour la jeunesse Charles et Mary Lamb, parue en 1807. Qu’importe, Hamlet est toujours aussi inconsolable et avide de vengeance. Un super héros !
  3. Blanche-Neige ou la chute du mur de Berlin – Une femme élève sa belle-fille dans un HLM à l’orée d’un bois, en 1989, au moment de la chute du mur de Berlin. Le mur qui s’est construit entre la belle-mère plutôt austère et l’adolescente au look gothique finira-t-il aussi par tomber ?

Rétrospective La Cordonnerie – du 5 au 9 novembre au théâtre de la Croix-Rousse (Lyon 4e)


Hippolyte précède Phèdre au TNP

Hippolyte – Mise en scène Christian Schiaretti (photo de répétition) © Michel Cavalca
Hippolyte – Mise en scène Christian Schiaretti (photo de répétition) © Michel Cavalca

Christian Schiaretti présente ce mois-ci au TNP deux versions du mythe de Phèdre. Avant celle de Racine, que l’on découvrira le 19, voici Hippolyte, écrite par son prédécesseur d’un siècle, Robert Garnier. Ce dramaturge oublié prend l’histoire de cette femme amoureuse de son beau-fils (le jeune prince éponyme, fils de Thésée) à bras le corps, dans un langage beaucoup plus cru que Racine. À voir pour entendre l’écho de “l’enfance monstrueuse de notre langue”, selon les mots du metteur en scène.

Robert Garnier / Hippolyte – du 6 au 17 novembre au TNP (Villeurbanne)


Fanny à Hiroshima

Fanny Ardant © DR
Fanny Ardant © DR

Si le Bonsoir de Frédéric Mitterrand est annulé jeudi, on espère bien avoir le plaisir de voir samedi à Caluire Fanny Ardant dans Hiroshima mon amour, ce texte de Marguerite Duras dont Alain Resnais a tiré un film bouleversant avec Emmanuelle Riva.

Hiroshima mon amour – Samedi 9 novembre à 20h30 au Radiant-Bellevue (Caluire)


[Articles extraits de Lyon Capitale n° 793 (novembre 2019) et du supplément Culture de septembre]

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