Strip-tease de Lejaby au conseil régional

L'annonce de la canicule n'a pas découragé les quelques 180 ouvrières de Lejaby à venir devant le siège de la région Rhône-Alpes ce jeudi pour demander un appui politique, alors qu'un plan social menace 197 emplois dans l'Ain et en Ardèche.

La marque Lejaby est dans la tourmente. C'est la raison de la mobilisation massive des ouvrières de cette entreprise de lingerie féminine. Ce jeudi, elles étaient venues à bord de 4 bus pour plaider la cause de leur société auprès du président de région, Jean-Jack Queyranne. Elles ont décoré de petites culottes, maillots de bain et autres dessous chics les arbres de la cour du siège de la région Rhône-Alpes à Charbonnières. L'objectif: trouver une alternative à un plan social qui touche largement la région Rhône-Alpes. Dans la matinée, les délégués syndicaux ont pu rencontrer Jean-Jack Queyranne et se sont réjouis de l'engagement pris d'organiser une table ronde rassemblant tous les acteurs: élus, syndicats, direction et préfet.

En effet, l'enjeu est la sauvegarde de 197 emplois. Les sites de Bellegarde, Bourg-en-Bresse dans l'Ain et Le Teil en Ardèche devraient fermer leurs portes si la restructuration a lieu. La direction a motivé cette décision par la baisse des ventes et souhaite faire des économies en réduisant la masse salariale. "Ca va leur coûter 10 millions d'euros pour faire la restructuration, c'est bien dommage qu'ils ne mettent pas cet argent pour compenser la baisse des ventes," explique une ouvrière Lejaby. Depuis 2003, plusieurs sites en France ont déjà fermé, entraînant la suppression de 250 emplois. Malgré le rachat en 2008 par le groupe autrichien Palmers Textil, le chiffre d'affaires continue de s'effondrer.

Les ouvrières Lejaby voient le potentiel de leur marque

Mais les ouvrières dénoncent des arguments prétextes pour délocaliser en Asie et en Hongrie, et supprimer des emplois. "Nous ne représentons que 8% du chiffre d'affaires et nos sites, comme le dit le rapport de l'expert mandaté par le comité d'entreprise, sont profitables à Palmers. La preuve, c'est qu'en 2009, les salariés ont bénéficié d'une participation aux bénéfices, parce que le chiffre d'affaires était bon," rétorque Jeanine Caillot, déléguée syndicale à Rillieux. Les ouvrières réfléchissent à des solutions, à de nouveaux concepts de produits, elles ont déjà fait une série de propositions à leur direction, qui ne souhaite pas de discussion sur autre chose que le PSE (Plan Sauvegarde de l'Emploi). " Ce qu'il manque à Palmers, c'est une vraie politique commerciale qui pourrait relancer les ventes," ajoute Jeanine Caillot.

Un verdict qui devrait changer la donne

La prochaine date-clé pour les petites mains de la lingerie rhônalpine, c'est le 12 juillet. Date à laquelle sera rendu le jugement du Tribunal de Grande Instance de Lyon. En effet, les salariés ont choisi de faire un recours auprès du juge des référés, concernant un litige entre Palmers et le groupe américain qui lui a revendu Lejaby. Depuis six mois, une procédure est en cours entre les deux géants de l'industrie textile. Palmers a porté plainte contre les américains pour "tromperie sur les résultats de l'entreprise" et demandé l'annulation de la vente. "Nous sommes dans le flou tant que ce problème juridique n'est pas réglé", a souligné une ouvrière. Si le juge estimait que le litige interdit toute décision d'envergure, le plan social serait suspendu.

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