“La Région soutient mon projet, je le fais savoir.” C’est certainement la compétence de la Région la plus connue des habitants du territoire. Pour mettre à l’honneur son “Plan Marshall 2” (3,2 milliards débloqués pour les lycées sur 2022-2030), la Région Auvergne-Rhône-Alpes impose aux 576 établissements (dont un peu moins de la moitié est privée), dont elle a la gestion, la mention du soutien financier par apposition de son logo à leur entrée. Le lycée Colonel Beltrame, à Meyzieu
Article payant

Les dépenses de com' des collectivités locales lyonnaises

S’intéresser aux coûts de communication des administrations relève de la gageure. Difficiles à définir, et peu encadrés, ils sont entourés d’une certaine opacité.

La communication, sujet tabou des collectivités ? “Le sujet est sensible”, en tout cas. L’observation de Bernard Lejeune, le président de la chambre régionale des comptes Auvergne-Rhône-Alpes, à Lyon Capitale annonce la couleur. En témoignent les difficultés que nous avons eues avec certaines d’entre elles pour obtenir les chiffres – parfois difficiles à trouver ou incomplets –, voire simplement à en parler. Ou quand les services com, habituellement bavards comme des pies, se métamorphosent en carpes. “La communication extérieure est toujours un sujet à la frontière de la communication institutionnelle et de la communication à des fins purement politiques.” Comme le remarquait déjà en 1991 Thierry Coudert (La République féodale) : “Peu à peu la notion de service public, de service rendu au public, se dilue dans un message clientéliste : ‘J’investis pour vous.’”

La notion de communication est en effet assez difficile à appréhender : s’agit-il d’information, de propagande, de communication sociale, de marketing politique ?

Pourtant, l’enjeu est bien de rendre compte de l’action des institutions élues, de rendre lisible la décision publique, d’éclairer les enjeux collectifs (prévention, civisme, santé…), de contribuer au bon fonctionnement des services publics, de mettre en valeur les initiatives locales, de soutenir des activités culturelles, sportives, associatives, économiques ou sociales, en fonction des compétences de chaque collectivité, mais aussi de mettre en lumière les particularités de tous les territoires, avec leur histoire, leur culture, autant de particularités qui les rendent uniques.

Tout devrait donc être parfaitement transparent. D’autant qu’on parle d’argent public. “La comptabilité fonctionnelle est l’un des rares éléments d’information des élus et des contribuables sur le sujet”, expliquent pourtant les magistrats de la chambre régionale des comptes Auvergne-Rhône-Alpes. Sauf que dans la réalité tout est loin d’être simple. Tout est même plutôt flou. Y aurait-il un loup ?

Il vous reste 88 % de l'article à lire.
Article réservé à nos abonnés.

Connectez vous si vous êtes abonnés
OU
Abonnez-vous

Suivez-nous
tiktok
d'heure en heure
d'heure en heure
Faire défiler vers le haut