Bruno Bernard sur le site de l'ancien collège Maurice Scève
Bruno Bernard sur le site de l’ancien collège Maurice Scève

L’ancien squat Maurice Scève à Lyon, symbole de la nouvelle politique du logement des écologistes

Exit Vinci sur le site de l’ancien collège Maurice Scève à la Croix-Rousse. La métropole de Lyon va porter un projet de 93 logements sociaux dans un quartier qui en manque et où les prix de l’immobilier flambent. Bruno Bernard, président EELV de la métropole, fait de ce projet le symbole de sa nouvelle politique du logement.

Ce mercredi matin, Bruno Bernard, président de la métropole, présentait le nouveau projet de la collectivité pour l’ancien collège Maurice Scève à la Croix-Rousse. Le devenir de cet ancien squat qui a hébergé jusqu’à 300 sans-papiers ces derniers mois est radicalement différent de celui qu’avait imaginé son prédécesseur David Kimelfeld. Une opération de logement privé portée par Vinci devait voir le jour. Le géant du BTP a finalement décidé de se retirer d’un projet qui, une fois retouché par la nouvelle majorité métropolitaine, ne les intéressait plus. Le cahier des charges dicté par Bruno Bernard est radicalement différent. Le président de la métropole fait d’ailleurs de ce projet l’illustration de la nouvelle politique du logement qu’il souhaite impulser. Les 93 logements qui seront construits sur le site de l’ancien collège seront 100% sociaux. 40% seront des logements sociaux et 60% seront en accession à la propriété avec un nouveau dispositif : le bail réel solidaire. “Le prix du logement devrait être autour de 3400 euros le m2 alors qu’à quelques pas d’ici il y a des logements à 10 000 euros le m2. En dissociant la propriété du sol de celle du bâtiment, nous pouvons proposer cette politique du logement”, explique Renaud Payre, vice-président en charge du logement. Les futurs habitants paieront un loyer de deux euros par m2 par mois pour le foncier.

3400 euros à la Croix-Rousse

“La demande en logement social est moins comblée qu’avant. Nous voulons freiner l’augmentation des prix du foncier qui est énorme sur la métropole, 6% à 7% par an. À la Croix-Rousse, le prix au m2 se rapproche des 10 000 euros. À travers notre politique foncière, nous voulons mieux contrôler le prix de sortie des logements. Dans cet arrondissement qui n’a que 15% de logements sociaux et où il n’y a pas une forte mixité, nous avons trouvé normal de construire des logements sociaux”, souligne Bruno Bernard. La majorité métropolitaine était attendue au tournant sur sa politique du logement. En se fixant l’objectif de construire 6000 logements sociaux par an, Bruno Bernard et ses équipes ont fixé la barre très haut. Cette promesse se heurtait aussi aux injonctions contradictoires des écologistes et de leurs partenaires. La ligne a mis du temps à émerger entre refus d’artificialiser des sols et nécessité de densifier l’agglomération en raison de la pression démographique. Le plan local d’urbanisme est en cours de révision et reverra à la hausse la part de logements sociaux dans les opérations immobilières privées.

Maîtrise foncière

Ce type d’opération dans des quartiers où les prix de l’immobilier flambent et où les logements sociaux manquent, la métropole de Lyon promet d’en mener d’autres durant le mandat. “Le nerf de la guerre, c’est le foncier. Dans la PPI (programmation pluriannuelle d’investissement), nous avons une enveloppe de 300 millions d’euros pour l’acquisition de fonciers”, rappelle Béatrice Vessiller.

 

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