Collomb attaque le PS sur sa droite

Le maire de Lyon estime que les élus locaux du PS ont obtenu des victoires électorales car ils ont fait leur "révolution culturelle", et qu'il faut maintenant l'étendre au niveau national.

"Pour que nos victoires locales soient porteuses demain d'une victoire nationale !"
"Il y a quelques semaines, nous remportions les élections municipales et cantonales. (...) Les votes d'adhésion aux projets que nous avons présentés localement doivent maintenant trouver un débouché national dans une véritable réforme des analyses et du fonctionnement de notre parti. (...) C'est notre responsabilité historique de faire que la gauche ne se contente pas de belles victoires locales mais qu'elle sache les transformer en une victoire nationale. (...)
Il y avait incontestablement un élan dans la campagne de Ségolène Royal. Il a sans doute manqué un projet partagé collectivement par tout le Parti socialiste. Un projet qui ne puisse donner prise à la critique, de n'être qu'une simple posture idéologique (...) C'est pourquoi il faut que, lors de notre congrès, le débat porte sur le fond, qu'il ne se réduise pas à une série de manoeuvres tactiques (...)

L'époque est donc propice aux socialistes pour offrir une nouvelle perspective à la société française. Encore convient-il qu'ils ne retombent pas dans leurs vieux démons en reprenant un discours archaïque. (...) Ils savent bien que les temps ont changé depuis que Karl Marx analysait le capitalisme de la société anglaise de La Fabrique. (...)

La critique que nous pouvons dresser de la société actuelle aurait plus de force si nous reconnaissions que nous entendons placer notre action dans le cadre d'une économie de marché, qu'il s'agit de réformer, non de briser."

"Être à la pointe de l'innovation"
"Au niveau local, cette révolution culturelle a déjà été menée. Nous savons ce qu'exige l'attractivité d'un territoire : l'interaction de services publics de qualité, de pôles d'innovation et de recherche de haut niveau et d'entreprises à forte valeur ajoutée, donc compétitives. Nos collectivités travaillent quotidiennement avec les entreprises pour leur développement et parce qu'il y va de l'intérêt général.

Certes, nous sommes bien placés pour constater un certain nombre de dysfonctionnements de notre société. Ce sont en effet les élus locaux qui se trouvent en première ligne face aux problèmes d'exclusion, face aux problèmes de pouvoir d'achat d'un certain nombre de salariés ou de retraités. Mais nous savons aussi que pour résoudre ces problèmes il faut produire de la richesse. Car la production de richesse est la condition nécessaire à toute politique de redistribution. (...)

Pour sauvegarder notre compétitivité, il n'y a en fait qu'une seule solution : être dans tous les domaines, à la pointe de l'innovation !
C'est là l'axe majeur qui doit sous-tendre toutes nos politiques. Il faut que notre université et notre recherche irriguent davantage notre économie. Il faut accroître l'efficacité de notre système scolaire et plus généralement, élever le niveau de formation de notre société tout entière.
(...) C'est dans une modernité ainsi retrouvée que nous pourrons garantir aux Français dans les faits et non dans les mots un pouvoir d'achat et une protection sociale élevés. Car nous le savons : toute promesse sociale qui ne serait pas basée sur une économie capable d'affronter la concurrence mondiale ne serait que pure démagogie. (...)"
"Reconquérir les couches populaires, s'adresser aux couches moyennes et supérieures"
"Le Parti socialiste, par exemple, parle volontiers de la nécessaire reconquête des couches populaires. (...) Dans le même temps, il doit aussi pouvoir s'adresser à un certain nombre de couches moyennes et supérieures qui se reconnaissent dans les valeurs sociales ou sociétales dont nous sommes porteurs. (...)

Le Parti socialiste doit donc redevenir le creuset où les uns et les autres pourront se réinventer un avenir partagé. Réaliser une telle synthèse, demande du dialogue, de la concertation, de la démocratie participative, ce qu'ont pratiqué l'ensemble de nos candidats pendant la campagne récente. (...) Les élus de gauche qui ont réussi sont aussi ceux qui ont su renouveler leurs équipes, s'ouvrir à l'ensemble de la société et à sa diversité. (...)

Telles sont les premières réflexions qui peuvent, nous semble-t-il, être tirées des dernières élections et nous paraissent être un préambule au débat entamé par les socialistes. Sachons faire de notre réflexion et de notre congrès à la fois un moment de réflexion sérieux mais aussi enthousiaste. C'est comme cela que nous apparaîtrons utiles à notre pays, fidèles à nos idéaux, capables d'inventer un nouvel avenir."

Gérard Collomb, maire de Lyon

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