Lyon : des familles albanaises expulsées occupent la mairie du 3e

Une centaine de personnes originaires d'Albanie a été expulsée ce matin du square du Sacré-Coeur, à l'angle des rues Baraban et Antoine Charial, dans le 3e arrondissement de Lyon, où elle vivait depuis plusieurs semaines.

Ne restent qu'une benne à ordure, des affaires personnelles disséminées au quatre coin du square du Sacré-Coeur et quelques migrants qui veillent dessus. La centaine de personnes originaires d'Albanie qui y vivait depuis plusieurs semaines dans des tentes a été expulsée ce matin à 7h30 par les forces de l'ordre. Cela afin de respecter "l'ordonnance de référé du 2 mars 2017 du Tribunal administratif de Lyon", précise la préfecture.

Quelque 117 personnes, dont 47 mineurs, avaient été recensées comme vivant dans ce square, 116 Albanais et un Algérien."Des représentants de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) et les services sociaux de l’État étaient présents", ajoute la préfecture. Les autorités assurent avoir laissé le temps aux personnes expulsées de récupérer leurs effets personnels. Les associations nuancent : "on leur a dit qu'il pouvait récupérer leurs affaires mais on ne leur a pas laissé le temps".

Occupation de la mairie

Les familles expulsées ont mis le cap sur la mairie du 3e arrondissement, où elles ont occupé une salle en fin de matinée. Le maire Thierry Philip en déplacement, c'est son adjointe à la sécurité, Martine Elbahar, qui a dû gérer la soixantaine de personnes présentes. "Si nous avions les moyens de vous accueillir, nous le ferions", assure-t-elle aux familles par la voix d'une traductrice. "Il y a plein de foyers vides", lui oppose un migrant. "D'où sortez vous cela ?", répond l'adjointe à la sécurité. Et de poursuivre : "Vous croyez que ce n'est pas difficile humainement de voir des familles sur le trottoir ? Mais nous ne pouvons plus rien faire, c'est compliqué pour nous, la France".

Une quarantaine d'agents de police municipale et nationale -six fourgons- étaient présents en début d'après-midi pour faire évacuer la salle, qui accueille une exposition. Après quelques minutes de face à face tendu, les militants parviennent à obtenir le relogement de "tous les enfants et les femmes pour ce soir", selon un commandant de police présent sur place. Mais les associations n'ont pas grand espoir en ces solutions de relogement. En milieu d'après-midi policiers et migrants étaient toujours présents à la mairie du 3e arrondissement

Les commentaires sont fermés

Suivez-nous
tiktok
d'heure en heure
d'heure en heure
Faire défiler vers le haut