Illustration maternité © Frederick Florin / AFP
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La syncope de la sécurité sanitaire française

Le scandale des “bébés sans bras” a mis en évidence des défaillances et traduit des dysfonctionnements dans le dispositif de sécurité sanitaire français, considéré comme l’un des plus performants au monde. Pour Lyon Capitale, plusieurs médecins épidémiologistes, toxicologues, neurologues et députés, dont deux anciennes ministres de l’Environnement, en dressent un constat inquiétant.

“Nous devons nous réinterroger sur notre méthodologie et nos dispositifs.” Même s’il ne le reconnaît pas explicitement, le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, signe son aveu d’échec. Du moins celui du dispositif de sécurité sanitaire, classé au printemps 2017 par The Economist Intelligence Unit au 2e rang mondial derrière celui des États-Unis. Ordre ministériel oblige, les agences sanitaires françaises vont donc devoir se mobiliser, “notamment en approfondissant la question des expositions environnementales”. L’affaire dite des “bébés sans bras”, ce sont huit cas d’enfants, nés entre 2009 et 2014, porteurs de la même malformation, dans un rayon de dix-sept kilomètres autour d’un petit village de l’Ain. Un taux 66 fois supérieur à ce qui est normalement attendu pour de telles malformations dans une si petite zone. Plusieurs cas de veaux nés avec des anomalies ont également été signalés sur le même territoire, à la même époque. À ce jour, le seul point commun entre les mères concernées dans l’Ain est d’avoir habité, au moment de leur grossesse, en zone rurale, dans des maisons entourées de champs de maïs et de tournesol. Les autorités sanitaires avaient à l’époque écarté tout excès de cas et toute cause commune, au moyen de méthodes statistiques décriées (notamment par un biostatisticien lyonnais, dont Lyon Capitale avait pu se procurer les conclusions1). In fine, c’était “Circulez y a rien à voir”. Les médias s’étaient alors emparés du sujet après une accumulation, par ces mêmes autorités, de retards, de dysfonctionnements et de polémiques diverses.

Paradigme archaïque

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