Après une nouvelle rixe entre bandes rivales ayant entraîné des blessures par arme blanche sur trois jeunes au mois d’octobre, la police boucle la place Gabriel-Péri © Lucas Vera
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Guillotière : le défi symbolique de Grégory Doucet

Le maire de Lyon veut faire de la place Gabriel-Péri, cœur remuant du quartier de la Guillotière, l’une des priorités de son mandat. Un plan d’action est à l’étude, mais les arbitrages restent encore à trouver.

Surtout ne pas donner l’impression de lâcher du lest. Éviter les promesses passagères, le feu de paille sans lendemain, alors que s’est tenu, début octobre, le tout premier comité de pilotage (Copil) de la nouvelle équipe municipale dédié à la place Gabriel-Péri. “Il y a urgence, il faut une vraie volonté politique”, a martelé en substance Grégory Doucet, preuve comme le souffle l’une des personnes présentes que le nouveau maire de Lyon “a enfin pris conscience des problèmes et du pourrissement de la situation”. Bien décidé à tout faire pour éviter de futurs procès en angélisme. Et déterminé à renverser le sentiment d’impuissance et d’échec collectif de l’ancienne municipalité, explicitement affiché dans un mea culpa en en-tête du cahier des charges du rapport Sur&tis sur la sécurité et la tranquillité de la place Gabriel-Péri qu’elle avait commandé : “L’ensemble des acteurs de la sé́curité, de la prévention, de la propreté sont mobilisés sur cet espace depuis plusieurs années, malgré tous ces efforts (interventions pluridisciplinaires, expérimentations) la physionomie et les usages de la place Gabriel-Péri ne changent pas. Il est plutôt constaté une dégradation.” Et cela malgré les diagnostics locaux de sécurité de 2006 et 2010. Il y a donc bien une continuité historique en matière de troubles et de délinquance à la Guillotière.
Les maires du 3e et du 7e sont contraintes de se voir en tête à tête pour essayer de tenir une position commune

Fausses notes

Depuis le mois de mai, le quartier ne cesse de défrayer la chronique. Insécurité, insalubrité, malpropreté. Aucun endroit de Lyon ne semble accumuler autant d’attributs négatifs. Stups, prostitution, trafics en tous genres, incivilités, désordres, rixes, échauffourées, passages à tabac, rébellion, etc., la place Gabriel-Péri est une zone d’interconnexion, de chalandise où l’offre et la demande s’entrecroisent. Une terre d’asile historique devenue, au fil des années, une terre brûlée. En particulier un “pentagone”, côté 7e, entre la sortie de métro, la station de tram et les commerces, à peine plus grand qu’un terrain de basket qui concentre marché sauvage et divers trafics (cigarettes de contrebande, drogues, portables). C’est d’ailleurs ici qu’en mars dernier Grégory Doucet, alors simple candidat, s’était fait prendre à partie et chasser, quasi manu militari, aux côtés de sa tête de liste Fanny Dubot (aujourd’hui maire du 7e arrondissement) par un groupe d’une quinzaine de personnes, la plupart du collectif “La Guillotière n’est pas à vendre”, proche de la mouvance anarcho-libertaire. Premiers pas, premiers couacs.

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