Opéra de Lyon : Mozart au 7e art

Après un Capriccio de Strauss en demi-teinte, l’Opéra clôt la saison avec La Flûte enchantée, certainement l’opéra le plus célèbre de l’histoire de la musique, présenté ici dans une mise en scène originale faisant intervenir le cinéma…

Dieu que Capriccio est beau, Dieu que Richard Strauss est grand, et pourtant… Quand les chanteurs lyriques comprendront-ils que chanter fortissimo avec un vibrato outrancier, au détriment de la justesse et du respect de la partition, ne peut que nuire aux œuvres ? Là où certains interprètes ont compris que la voix est un instrument – particulier il est vrai, mais qui ne saurait se soustraire aux mêmes exigences qu’un hautbois ou un trombone –, la plupart persistent… sans réaliser que certaines écritures (comme celle de Strauss) requièrent rigueur et précision pour échapper à des moments de cacophonie regrettables. Ce qui est fait est fait et espérons que la distribution mobilisée pour cette ultime production de l’Opéra se montre à la hauteur du chef-d’œuvre mozartien.

Tube incontestable du répertoire, La Flûte enchantée est également l’un des opéras les plus intéressants dans sa forme : à la fois fable enfantine, oratorio maçonnique et conte philosophique, le dernier brûlot de Mozart brille par une intrigue serrée, soutenue par une partition lumineuse. Des protagonistes picaresques, un imaginaire bigarré, des airs qui entrent dans l’oreille sans jamais en ressortir : une alchimie qui continue de séduire petits et grands, deux siècles et quelques décennies après sa création.

L’œuvre a certes connu de nombreuses interprétations, adaptations et mises en scène, mais l’Opéra de Lyon nous convie ici à une expérience mêlant théâtre de marionnettes, théâtre tout court… et cinéma. C’est sous la houlette du vidéaste Pierrick Sorin, qui a fait ses premières armes dans le domaine du court-métrage, que La Flûte se présente aujourd’hui à nous, sous un jour nouveau. La direction d’orchestre sera quant à elle assurée par Stefano Montanari, chef régulièrement invité et brillant par la finesse et la justesse de ses lectures (comme dans le Carmen de Bizet présenté la saison dernière). Une occasion rêvée de se “rattraper”…

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La Flûte enchantée. Du 24 juin au 9 juillet, à 20h (sauf dimanche 7, 16h – relâche les 25 et 30 juin, 1er et 5 juillet), à l’Opéra de Lyon.

Retransmission gratuite en plein air, samedi 6 juillet, à 21h30, à Lyon (place des Terreaux) et dans 13 autres villes de la région, ainsi qu’à Paris sur les berges de Seine. Détail des lieux sur le site de l’Opéra.

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LA CRITIQUE DE CE SPECTACLE EST A LIRE ICI.

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