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Quand des "supporters" de l'Olympique Lyonnais dérapent

Un tract contenant des propos d'incitation à la haine raciale a circulé cette semaine sur les forums des supporters de football lyonnais. Les Bad Gones et Lyon 1950, dont les noms apparaissent sur le tract, se dédouanent de l'affaire.

Suite au décès de Yann Lorence, supporter parisien de 37 ans, décédé des suites de blessures infligées dans des échauffourées de fin de match, plusieurs groupes de supporters lyonnais ont voulu affirmer leur soutien à la famille et rendre hommage au défunt. De bonnes intentions... pas tout à fait transparentes dans le tract produit. Ce dernier emploie à trois reprises le terme "racailles" et incite clairement à la haine raciale. En voici un extrait:

"Victime d'un véritable raz-de-marée "blacks-blancs-beurs" en préambule du match PSG/OM, l'agression dont a été victime Yann touche profondément les supporters de l'Olympique Lyonnais, et les patriotes convaincus que nous sommes. (...) Pas de racailles dans notre pays, pas de pays pour les racailles, repose en paix".

Ce tract aurait été distribué en coulisse du match OM/OL dans le parcage lyonnais et diffusé via des réseaux sociaux. La Ligue Internationale contre le Racisme et l'Antisémitisme (Licra) et SOS Racisme, qui ont eu le tract entre les mains, ont déjà annoncé qu'ils engageaient des poursuites contre les auteurs du tract pour "injures racistes" et "incitation à la haine raciale". Patrick Kahn, délégué de la Licra dans le Rhône, indique: "Ce n'est pas un cas isolé. Les travées de Gerland sont infestées de membres proches de l'extrême droite, des activistes, recrutés par des groupes de pseudo-supporters."

Bad Gones et Lyon 1950 se désolidarisent

Les Bad Gones et Lyon 1950, deux groupes de supporters "ultras" bien connus à Lyon, supporters officiels de l'Olympique Lyonnais, avaient donné leur accord pour un hommage au défunt, pas un plaidoyer politique. Ils dénoncent la reprise de leurs logos en haut de ce tract. Interrogés sur leur implication, les Bad Gones ont réagi gravement: "Nous tenons officiellement à nous désolidariser de ce communiqué qui ne représente que l'avis de son auteur et en aucun cas, celui des Bad Gones." En effet, ils expliquent que ce tract serait le fait d'un seul supporter, qui ne les aurait pas informés du contenu. Dans la même veine, Lyon 1950 a expliqué: "en tant qu'association récente, nous avons failli par excès de confiance et veillerons à l'avenir à ne plus voir notre nom associé à pareilles mésaventures."

Les ultras, encore trop ambigus?

Les auteurs du tract seraient donc des anonymes, toutefois identifiés comme appartenant aux Indépendants, dont les liaisons avec des formations identitaires sont connues. Cependant, tout n'est pas clair, quant à la participation des Bad Gones ou de Lyon 1950. Patrick Kahn (Licra) s'exclame: "Ils nous ont d'abord fait croire que ce tract n'avait jamais existé. Pour ensuite, faire un communiqué ambigu pour se dédouaner de l'affaire. Comme par hasard, ce ne serait que des éléments isolés". Pas convaincu, il lance: "Que ces associations se démarquent vraiment alors et qu'elles engagent des poursuites, nous les aiderons! Ce n'est pas seulement un droit, c'est leur devoir."

Pour mettre un terme à ce genre d'initiatives et pour ne pas les laisser impunies, la Licra a convoqué une table ronde la semaine prochaine avec les associations de supporters et Jean-Michel Aulas, président du club de l'Olympique Lyonnais.

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