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La gauche veut fermer la centrale du Bugey

Socialistes et écologistes seraient sur le point de sceller un accord, en vue de la présidentielle, prévoyant la fermeture des plus vieilles centrales nucléaires françaises, dont celle du Bugey, à 40 km de Lyon. La centrale a pourtant des "fondamentaux en matière de sécurité qui sont robustes", indique l'Autorité de sûreté nucléaire.

François Hollande, le candidat socialiste à la présidentielle, serait prêt à fermer la centrale du Bugey s'il était élu en 2012. Selon LeMonde.fr de vendredi 28 octobre, le candidat socialiste à la présidentielle, négocierait actuellement en ce sens avec les écologistes. Il s'engagerait, selon le quotidien du soir, "à réduire de 75% à 50% la part du nucléaire dans la production d'énergie électrique d'ici 2025". Cela passerait, en priorité, par une fermeture des vieilles centrales, celle du Bugey notamment mise en service en 1979, située à moins de 40 kilomètres du centre de Lyon.

A la fédération socialiste du Rhône, Martine Roure, mandataire de la campagne de François Hollande lors des Primaires se félicite d'une telle nouvelle. "Pour moi la fermeture du Bugey, relativement rapidement, est une priorité. Le Bugey, comme Fessenheim, est une très vieille centrale. Il faut quand même être un peu responsable ! On ne peut pas fermer toutes les centrales d'un coup, mais au moins les vieilles centrales. Oui, le Bugey doit faire partie des priorités".

Les écologistes également confirment que la fermeture de Bugey est "incontournable". "Evidemment dans les fermetures envisagées, l'une des priorités, c'est celle de Bugey. Quatre vieux réacteurs d'ancienne conception, à une trentaine de kilomètres à vol d'oiseau de la place Bellecour. Et la nouvelle carte des risques sismiques réalisées par l'ASN après Fukushima qui a mis en évidence des risques sismiques liés à la proximité avec les pré-Alpes. Il faut fermer Bugey", estime Olivier Longeon, conseiller régional EELV élu à Saint-Etienne.

La fermeture de la centrale du Bugey pourrait ainsi devenir localement un des débats très forts de la présidentielle. La droite ne veut, en effet, pas en entendre parler. Ainsi, Michel Havard, patron du groupe UMP à la ville de Lyon, assène : "ce serait une catastrophe : Bugey représente 40% de notre production régionale d'électricité et emploie directement 1200 personnes. Ce serait le début d'un appauvrissement industriel de notre région, sur une base idéologique". Pour le député du Rhône, la fermeture de Fessenheim, la plus ancienne des centrales françaises, est justifiable d'un point de vue technique, au vu des rapports de l'ASN. Pas celle de Bugey.

Mais la fermeture des vieilles centrales ne suffira pas aux écologistes en vue de la présidentielle. "Si les socialistes nous vendaient uniquement la fermeture de Bugey, ce serait insuffisant", estime Olivier Longeon. Selon nos informations, Cécile Dufflot, secrétaire nationale d'Europe-Ecologie les Verts et Philippe Meirieu, vice-président à la région, élu au Parlement national d'Europe Ecologie-Les Verts, réclament actuellement à François Hollande un engagement sur une sortie du nucléaire le plus tôt possible.

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"Bugey a des fondamentaux robustes"

Bugey est la 2e centrale la plus vieille de France, mise en service en 1979. Est-ce la 2e la moins sûre ? Alors que socialistes et écologistes s'entendraient pour fermer cet équipement, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) réfute le lien entre l'âge d'une centrale et son niveau de sécurité. "Bugey a des fondamentaux en matière de sécurité qui sont robustes", affirme Grégoire Deyirmendjian, chef de la division Lyon de l'ASN.

Actuellement des contrôles sont menés sur les plus vieilles centrales de France pour délivrer des autorisations d'exploiter au-delà de 30 ans. Ce fut le cas pour le réacteur n'°1 du Tricastin en 2010. Au Bugey, le réacteur n°1 est démantelé depuis plusieurs années. C'est donc le N°2 qui a fait l'objet d'un tel examen en 2010, et réponse sera donnée par l'ASN en 2012.

En 2009 et 2010, Bugey se situait mieux que la moyenne nationale dans les rapports annuels de l'ASN. Les risques inondations et séisme ont nécessité des travaux, déjà exécutés. En 2011, Bugey devrait se situer dans la moyenne nationale. Toutefois, en avril 2009, une corrosion du générateur de vapeur du réacteur n°3 a été mise en évidence. Ce mécanisme sert de barrière entre les parties nucléaires et non nucléaires de l'équipement. L'ASN a imposé son remplacement, ce qui a causé l'arrêt du réacteur impliqué pendant 20 mois.

Lire aussi : "Feu, pannes et autres broutilles de nos centrales nucléaires"

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