Squat Villeurbanne
© Rémi MARTIN

Villeurbanne : l'Amphi Z et la ville pas sur la même longueur d'onde

Après l'incendie qui a touché son 3e étage, le squat de Villeurbanne géré par le collectif Amphi Z qui accueille une centaine de migrants demande à la ville de Villeurbanne de leur ouvrir un local vacant le temps de réaliser les travaux de remise en sécurité de l'électricité. Une demande à laquelle la municipalité a apporté une fin de non-recevoir, estimant ne pas avoir à faire à un interlocuteur qui apporte les garanties nécessaires.

La semaine passée, les migrants et les militants qui les accompagnent sont retournés dans le squat de Villeurbanne après l'incendie qui a touché le 3e étage du bâtiment. Le collectif Amphi Z qui gère le squat qui accueille une centaine de migrants a interpellé Jean-Paul Bret “pour lui demander la réquisition d'un bâtiment afin de loger les habitants dans des conditions dignes”. Si des travaux sont en cours pour sécuriser et mettre aux normes le réseau électrique endommagé les lieux ne sont toujours pas chauffés malgré le froid.

Dans l’optique de trouver un logement provisoire le collectif a pris Jean-Paul Bret au mot après les déclarations de ce dernier qui s'est montré “publiquement favorable à l'accueil des migrants”. “La semaine dernière, le maire de Villeurbanne lançait, à grand renfort de communication, une opération baptisée "accueillir-villeurbanne” visant notamment à mobiliser les Villeurbannais “autour de la question de l'accueil des migrants”, écrit amphi Z. “Il a aujourd'hui l'occasion de démontrer que ces affirmations politiques ne sont pas de la poudre de perlimpinpin. Nous lui demandons de réquisitionner dès maintenant un bâtiment vide appartenant à la mairie afin de mettre à l'abri les occupants de l'Amphi Z, il pourra ainsi mettre en pratique les grands principes qu'il prétend défendre”, a conclu le collectif.

“Encore faudrait-il qu'il y ait des logements entiers qui répondent aux questions d’habitabilité”

Contactée, la municipalité de Villeurbanne a donné une fin de non-recevoir à la demande du collectif. “On se doit de répondre dans le cadre légal qui est celui qu'un maire doit respecter parce que c’est lui le responsable. Leur demande suppose d'avoir en face de nous une association, une personne morale, agréée, qui a l'habitude, qui connaît les règles de sécurités, qui est professionnelle, qui donne des garanties et des assurances. Et ce n'est pas le cas avec le collectif aujourd’hui”, a confié Simon Movermann, directeur général adjoint à l'animation et la vie sociale à Villeurbanne

Pour ce dernier, ouvrir des bâtiments vacants est, en plus d’être impossible légalement, impossible techniquement : “dans leur interpellation, il demande la réquisition d'un bâtiment. Encore faudrait-il qu'il y ait des logements entiers qui répondent aux questions d'habitabilité. Ce n'est pas le cas, la ville n'a pas de bâtiment de ce type quand bien même on aurait un interlocuteur solide”. Concernant le squat qui accueille une centaine de migrants, M.Movermann a estimé que “la situation aujourd'hui n'est pas satisfaisante”. “Il devrait prendre contact avec le tissu associatif qui est très présent dans la ville. C'est ce que nous avons d'ailleurs fait dimanche après l'incendie lors de l'ouverture du gymnase parce que la mairie cherche des solutions pour ces personnes”, a-t-il conclu.

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