Pancarte critiquant la densification, sur le mur d’une maison à Caluire © Antoine Merlet
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Municipales 2020 – L’électorat de droite bascule LREM à Caluire

Faute de candidat identifié à opposer au maire sortant Philippe Cochet, La République en Marche pourrait rater la séquence des élections municipales à Caluire-et-Cuire. La sociologie de cette ville historiquement à droite épouse pourtant celle du parti présidentiel.

À Caluire-et-Cuire, les certitudes électorales se sont envolées au printemps 2017. L’apparition de la météorite En Marche a profondément changé le paysage local. Philippe Cochet, réélu dès le premier tour des municipales, a perdu, sans ménagement, son siège de député. Dans sa propre commune, il n’a obtenu que 41 % des suffrages au second tour. Les élections européennes ont apporté en 2019 la confirmation que le profil centre-droit de La République en Marche pouvait y prospérer : 31 %. Les 13 % de la liste conduite par François-Xavier Bellamy hantent depuis la majorité LR de Philippe Cochet.

“La sociologie de la ville a changé”

“La sociologie de la ville a changé. L’électorat fidèle des Républicains s’est restreint. La population s’est rajeunie avec l’arrivée de familles de la classe moyenne”, note Françoise Cariou, candidate à l’investiture En Marche. Les quartiers frontaliers de la Croix-Rousse sont ceux dans lesquels LREM a enregistré ses meilleurs scores.

Philippe Cochet mise sur son bilan et la prime au sortant, mais ce sont surtout des particularismes locaux qui pourraient le sauver. “Dans l’agglomération, LREM est surtout composé d’anciens socialistes. C’est ce qui explique nos difficultés à trouver des bons candidats dans des villes de droite. Nous n’avons pas les profils. C’est le cas à Caluire”, explique un cadre local du parti présidentiel. LREM n’a pas encore investi de candidat. La cheffe de file qui a été désignée, Françoise Cariou, penche trop à gauche. Gérard Collomb, qui reprend toutes les investitures depuis qu’il a été désigné candidat métropolitain, étudie d’autres profils. La contradiction est pour l’instant menée par les socialistes, derrière Fabrice Matteucci, et par un collectif citoyen dans lequel s’inscrivent les écologistes.

L’urbanisation brocardée

Les rivaux de Philippe Cochet misent sur l’émergence d’associations de citoyens qui se battent contre l’urbanisation de la ville dans le quartier de Bissardon ou de Terre des Lièvres. Sur ce site de trois hectares en face du centre commercial, une jardinerie doit s’implanter. Jérôme Trottignon, élu EELV, voudrait voir cet espace naturel sanctuarisé et l’intégrer à la zone des maraîchers, une centaine d’hectares qui font de Caluire la plus grande “ferme” de la métropole. “Le maire dit souvent “on est bien chez nous”. C’est vrai qu’à Caluire-et-Cuire il n’y a pas de grosses difficultés, mais plein de choses pourraient être améliorées, notamment sur les équipements scolaires”, pointe Fabrice Matteucci. Si Philippe Cochet s’est attelé à réfréner les ardeurs des promoteurs immobiliers, la ville est toujours carencée en logements sociaux et elle n’échappe pas à la poussée démographique de la métropole.

Résultats des élections municipales 2014, présidentielle 2017 et européennes 2019 à Caluire


[Article extrait du cahier Élections 2020 du mensuel Lyon Capitale n° 795 – Janvier 2020]

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