Meirieu change de dimension

Auréolé de deux bons sondages, c'est un Philippe Meirieu nouveau qui tenait meeting mercredi soir à Villeurbanne. La tête de liste se veut conquérante et muscle son discours. Il ne se pose plus en candidat en quête d'un score honorable mais en "présidentiable".

Europe Écologie pariait depuis le début de la campagne des régionales sur sa présence dans le tiercé de tête au soir du premier tour. Deux sondages qui les placent au-dessus de 20% viennent chambouler leur opinion quant à l'ordre du tiercé. Un vent d'espoir et de confiance souffle sur le rassemblement écologiste. Aujourd'hui, ils visent la deuxième place et la première à gauche. Ils le prônaient depuis le début de la campagne mais en y croyant avec l'objectivité du militant. "On s'attendait à être à 15% ou 17% dans les sondages pas à 20%-21%", confient plusieurs militants et candidats.

Meirieu prend de la hauteur

Mercredi soir au Double Mixte, pour le dernier grand meeting dans le Rhône, l'ambiance était joyeuse. Parfois euphorique. Vers 22 heures, tout le monde danse sur l'estrade en attendant Philippe Meirieu qui doit clôturer la soirée. Le candidat s'avance d'un pas solennel quand ses colistiers se déhanchent. Il s'apprête à délivrer son premier discours de présidentiable. Les sondages lui ont donné confiance mais une responsabilité nouvelle à laquelle il doit s'habituer à vivre jusqu'à la fin de la campagne. "Ce n'est pas impossible que l'on gagne", confie le candidat d'Europe Écologie en marge du meeting. Au micro, il annonce la même chose avec un zeste de certitude en plus. Arrivé un brin tendu à la tribune, il se décrispe quelque peu au fil des phrases d'un discours de politique générale.

La région et le programme ne sont plus le seul périmètre d'intervention du candidat Meirieu. Et si pour être un présidentiable à gauche lors de cette campagne, il faut multiplier les angles d'attaque à l'encontre de la politique de Nicolas Sarkozy, il a prouvé qu'il pouvait rivaliser sur ce domaine avec Jean-Jack Queyranne. "Il faut nous battre contre le Sarkozysme qui exprime une conception du monde que nous refusons : le chacun-pour-soi et le pillage généralisé. Nous voulons construire un monde à hauteur de femmes et d'hommes. Voter Europe Écologie, c'est voter pour changer la politique de Nicolas Sarkozy et de l'UMP, c'est donner à la gauche de demain l'inventivité pour reprendre le pouvoir à une droite décomplexée", harangue le candidat écolo.

"Queyranne perd les pédales"

Dans son discours d'une vingtaine de minutes, il ne cite à aucun moment Jean-Jack Queyranne, son concurrent du premier tour, comme si les sondages l'avait affranchi de la guerre des tranchées à gauche. Il cherche à prendre de la hauteur se plaçant entre la philosophie et la politique. Dans cet espace qu'Europe Écologie veut inventer. C'est Michèle Rivasi, députée européenne du rassemblement écologiste, qui s'en charge nous distillant quelques petites piques :"Queyranne perd les pédales. On le voit avec Ushuaïa. Sa machine s'asphyxie. Il faut renouveler la région et la dynamique c'est Europe Écologie qui la porte".

"L'espoir a maintenant un nom : Europe Écologie"

De son programme, Philippe Meirieu n'en fera qu'une synthèse. Associant chacun des huit départements à un thème de campagne : l'environnement, l'agriculture, le social, le nucléaire, la démocratie, la formation, l'aide aux entreprises. Le tout enrobé de phrases percutantes : "nous allons changer le climat en Rhône-Alpes en passant de la morosité politicienne à l'enthousiasme. Nous allons dégager l'horizon. En votant Europe Écologie, vous allez voter à gauche pour changer le monde et pour une nouvelle manière de faire de la politique. Après dimanche soir, rien ne sera plus comme avant. Dimanche soir, les Français et les Rhônalpins n'en croiront pas leurs oreilles. Nous allons gagner. L'espoir a maintenant un nom : Europe Écologie et c'est vous", conclut Philippe Meirieu.

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