Marine Le Pen assises FN 5.02.17
© Lyon Capitale

Marine Le Pen tend la main aux électeurs Les Républicains

Après avoir dévoilé samedi son programme présidentiel, Marine Le Pen a essayé de lui donner du souffle ce dimanche lors du discours de clôture des assises du FN. Sur le fond comme sur la forme, pas de révolution. La maison frontiste reste structurée sur ses critiques fondamentales : immigration, sécurité, Europe et islamisme. Mais la main est clairement tendue aux électeurs LR désorientés.

“Les sarkozystes seront les premiers à tomber. Les fillonistes viendront après”, pronostique Antoine Mellies, conseiller régional FN, à la fin du discours de Marine Le Pen. Ce dimanche, à la Cité internationale, il voyait, comme la présidente de son parti, les électeurs Les Républicains comme des fruits mûrs, grillés par le soleil du Penelope Gate. Le FN n’aurait qu’à tendre la main pour les ramasser, au motif que la politique a horreur du vide. Depuis le Penelope Gate, la chute de François Fillon dans les sondages profite à Emmanuel Macron et à Marine Le Pen – dont la courbe repart à la hausse après des mois de tassement, voire de baisse.

Des propositions qui rappellent fortement Sarkozy…

Dans son discours – très classique, sur le fond comme sur la forme –, Marine Le Pen a donc procédé à une petite mise à jour. Elle a envoyé des signaux très forts en direction de l’électorat de la droite républicaine. En particulier aux sarkozystes.

“Nous récompenserons le travail par le maintien de la majoration des heures supplémentaires et leur défiscalisation”, promet-elle en se présentant comme la candidate du travail. Soit autant de propositions qui parleront à l’électorat sarkozyste séduit par ces promesses en 2007. Sur le volet sécuritaire, de la tolérance zéro à l’expulsion des fichés S étrangers, Nicolas Sarkozy avait formulé des propositions lors de sa campagne de primaire à l’automne 2016.

… ou Fillon

Marine Le Pen a aussi prononcé, en visant la communauté musulmane, une phrase très proche de celle prononcée par François Fillon lors de son meeting à Eurexpo en novembre dernier. “Quand on vient dans la maison d’un autre, par courtoisie, on ne prend pas le pouvoir, on respecte cet autre”, avait dit le candidat LR. La version frontiste diverge peu : “Ceux qui sont venus en France, c’est pour trouver la France, pas pour la transformer à l’image de leur pays d’origine. Ou alors, s’ils voulaient vivre comme chez eux, il leur suffisait de rester chez eux.”

Avec le visage classique du FN

Comme François Fillon, Marine Le Pen prône aussi l’augmentation du minimum vieillesse. Mais, sur la question sociale, les parallèles avec la droite s’arrêtent là. En matière économique, les programmes divergent aussi : Frexit, sortie de l’euro. Sur la souveraineté, le FN occupe presque seul le terrain. Devant ses troupes, c’est le visage classique du FN que Marine Le Pen a montré. La présidente du parti a offert à ses 5 000 sympathisants la mélodie qui leur plaît : “prières de rue”, suppression de l’aide médicale d’État, préférence nationale, “interdiction de régulariser un clandestin” ou encore dénonciation des élites et des “sachants”.

Devant une foule de militants galvanisés, venus crier leur fétiche “On est chez nous”, la dédiabolisation n’était pas vraiment à l’ordre du jour. Avant une campagne qu’elle pense pouvoir gagner, Marine Le Pen a voulu galvaniser des militants parfois déboussolés par les zigzags du parti, notamment sur la peine de mort cette semaine, ou les querelles de ligne entre Florian Philippot et Marion Maréchal-Le Pen. Pour ne faire aucun jaloux, elle n’a d’ailleurs donné la parole ni à l’un ni à l’autre.

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