Décentralisation : Queyranne dénonce un projet "ringard"

Après Gérard Collomb, qui brocarde la "connerie" de taxe à 75%, c’est au tour d’un autre socialiste régional de premier plan de monter au créneau contre un projet du gouvernement Hollande : le président de la première région (hors Paris) de France, Jean-Jack Queyranne, n’est pas du tout en phase avec les arbitrages annoncés sur "l’acte III de la décentralisation". Si la virulence de Collomb ne surprend plus personne, celle de Queyranne est en revanche très inhabituelle. Car l’ancien ministre de l’Intérieur est au contraire réputé pour son flegme et son sens de la mesure… Mais là, il est fâché. Et tient à le faire savoir.

"Anachronique", "occasion manquée", "ringard et sans vision", "un texte de 204 pages qui n’est que bavard et confus" : dans la bouche de Jean-Jack Queyranne, les mots employés pour critiquer le projet de loi présenté comme "l’acte III de la décentralisation" sont – de son propre aveu – "virulents". Le président de la Région, en marge de l’ouverture de l’assemblée plénière du conseil régional de Rhône-Alpes, n’a cessé de répéter tout le mal qu’il pensait d’un projet qui ferait la part belle aux départements, au détriment des régions : "Le numérique et le tourisme vont être confiés aux départements… On veut confier des problématiques d’aujourd’hui à un truc qui date du XVIIIe siècle ! C’est absurde ! Tout ça alors que l’OCDE préconise la suppression des départements pour enlever une couche administrative supplémentaire !" lâche Queyranne, qui dénonce "une politique d’émiettement de l’action publique. C’est uniquement l’aboutissement d’une très longue période de marchandage et de non-choix !"

Pour lui, le projet concocté par le Gouvernement serait "une occasion manquée", fruit "d’une vision ringarde des territoires", et dont les mesures "n'agiront jamais en levier ni pour la région ni pour la France". Il se raccroche cependant à une déclaration de François Hollande à Dijon, pour espérer une refonte en profondeur du texte : "Le président lui-même nous dit que les sénateurs vont devoir réécrire ce texte. Cela prouve bien qu’en l’état il n’est pas acceptable."

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