Ces parachutes dorés qui ont choqué les Français

Les parachutes dorés en Suisse, ce sera bientôt fini. Appelés à s’exprimer, les helvètes ont dit non à 68% aux "rémunérations abusives". Une décision "dont il faut s’inspirer", selon Jean-Marc Ayrault. Au pays de la fiscalité discrète les retraites chapeau et autres parachutes dorés deviendraient donc persona non grata. Mais ces gratifications de départ sont loin d’être l’apanage de la Suisse. En France, un grand nombre d’entre elles ont défrayé la chronique par leurs montants ou faute aux circonstances dans lesquelles elles ont été attribuées. Retour sur les parachutes dorés les plus marquants en France et dans le monde.

Daniel Bernard, Carrefour : 38 millions d'euros (2005)

Imbattable. En quittant Carrefour en 2009 après 13 ans à la tête du groupe, Daniel Bernard s’est vu glisser dans la poche du veston une petite enveloppe de 9,8 millions correspondant à 3 ans de salaire et 29 millions d'euros provisionnés par le groupe pour financer sa retraite. Une somme qui avait fait bondir les petits actionnaires, puisque l’homme avait échoué à redresser la valeur boursière du groupe, mission pour laquelle il avait été recruté.

Philippe Jaffré, Elf : 30 millions d'euros (2001)

C’est un gentil petit Elf pour le moins généreux qui a glissé à Philippe Jaffré 10 millions d’euros et 20 millions d’euros en stock-options. Le patron du groupe pétrolier avait démissionné en 2001, après que son entreprise a été rachetée par le groupe Total.

Antoine Zacharias, Vinci : 12,8 millions d'euros (2007)

Avec un billet de 12,8 millions au moment de son départ du groupe en 2007 et une "retraite-chapeau" de 2,145 millions d'euros par an et 2 millions de stock-options, Antoine Zacharias aurait pu envisager une paisible retraite. Suspecté d’avoir manœuvré pour changer les trois membres du comité des rémunérations en 2004, il a été condamné en en mai 2011 pour abus de pouvoir dans sa gouvernance.

Patricia Russo et Serge Tchuruk, Alcatel-Lucent : 11,7 millions d'euros (2008)

Le ménage coûte cher chez Alcatel. Lorsque le géant franco-américain décide de pousser vers la sortie Patricia Russo et Serge Tchuruk, respectivement directrice générale et président du conseil d’administration, il est obligé de sortir le chéquier. Alors que le groupe connait une véritable débâcle financière, et licencie en masse, il offre 6 millions d’euros à Patricia Russo et 5,7 millions à Serge Tchuruk. Une deuxième culbute pour ce dernier qui, en 2006 avait déjà empoché 5,6 millions d’euros en passant de directeur général d'Alcatel, à président non exécutif du groupe Alcatel-Lucent au moment de la fusion.

Franck Esser, SFR : 3,9 millions d’euros (2012)

L’arrivée de Free sur le marché des opérateurs mobile avait provoqué un véritable chambardement dans le paysage des télécommunications et avait poussé par la même occasion le PDG de SFR vers la sortie, avec dans les poches 24 mois de rémunération.

Jean-Bernard Lévy, Vivendi : 3.9 millions d’euros (2012)

Le président du directoire de Vivendi a quitté le groupe en mars 2012, suite à divergence sur l'évolution stratégique du groupe. Il a depuis pris la tête du groupe électronique de défense Thales.

Daniel Bouton, Société Générale : 1,3 million d'euros (2008)

Le cas de Daniel Bouton a fait couler beaucoup d’encre. Le parachute du patron de la Société Générale lui a permis de retomber sur ses pattes. Les 1,3 millions d’euros en stock-options, versés en pleine affaire Kerviel alors que l’entreprise perdait 4,9 milliards d’euros ont été très mal perçus par l’opinion publique.

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Les Américains loin devant

Aussi impressionnants que soient les chiffres évoqués précédemment, ils font figure de pourboire au regard des montants astronomiques des trois plus importants parachutes dorés outre-Atlantique.

Michael Eisner, Disney
Disney, sa féérie, ses souris à grandes oreilles et ses non moins imposantes compensations financières. Après 21 ans à la tête du groupe, Michael Eisner est parti avec un petit morceau de la magie Disney : 773 millions d’euros en salaire, bonus et stock-options, soit un milliard de dollars.

William McGuire, United Health Group
Le système de santé américain n’est pas mauvais pour tout le monde. En dirigeant United Health group, une assurance santé aux Etats-Unis, pendant 15 ans, William McGuire a réussi à se ménager un départ avec 24 millions de dollars de stock-options et une retraite à 619 millions d’euros.

Lee Raymond, Exxon Mobile Corp
Après avoir opéré la fusiond’Exxon Corporation et de Mobil Oil Corporation, respectivement numéros 2 et 3 mondiaux derrière Shell à l’époque, Lee Raymond a quitté l’entreprise avec 271 millions d’euros en poche.

LIRE ÉGALEMENT : " Rémunérations abusives : la Suisse avant-gardiste, la France à la traîne"

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