Lyon Capitale n°155
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Il y a 20 ans : Lyon sacre la petite reine

IL Y A 20 ANS DANS LYON CAPITALE - L'année 1998 est placée sous le signe du vélo. Plus de 300km de piste cyclable sont promis par la municipalité, qui reconduit l'opération "Lyon en piste" et ferme aux voitures le bas port de la rive gauche du Rhône, pour le plus grand plaisir des cyclistes.

Lyon Capitale n°155, 21janvier 1998, © Lyon Capitale

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Début 1998, la municipalité veut faire augmenter la part du vélo dans les déplacements urbains. L'objectif, passer de 1 à 5% dans les quatre ans. Une vingtaine d'années plus tard, les résultats ne sont pas vraiment au rendez-vous, avec seulement 3% atteints en 2016. Coté pistes cyclables, c'est un peu mieux : Lyon en possède désormais 750km et la mairie assure qu'elle atteindra le millier en 2020. Finalement, la seule vraie fierté lyonnaise en matière de deux-roues sera celle d'avoir été pionnier sur les vélos en libre-service avec la mise en place du réseau Vélo'v en 2005. Lyon est également la seule ville de France, avec Paris, a avoir accueilli les Goebee.bike hongkongais, disponibles en "free floating" depuis décembre 2017.

Lyon Capitale n°155, 21 janvier 1998, p. 10 © Lyon Capitale

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Un article de Lyon Capitale n°155 paru le mercredi 21 janvier 1998, signé par S.M.

Lyon sacre la petite reine

L'année 1998 est placée sous le signe du vélo. La municipalité lyonnaise vient en effet de reconduire l'opération "Lyon en piste", qui permettra aux cyclistes d'investir six fois dans l'année le bas-port de la rive gauche du Rhône sans être importunés par les véhicules en stationnement. Des actions ponctuelles qui n'auront peut-être bientôt plus lieu d'être puisque 300 km de pistes cyclables devraient être aménagées dans les quatre prochaines années.
Le dimanche 19 avril, le bas-port de la rive gauche du Rhône sera à nouveau réservé aux piétons, cyclistes et adeptes du roller. La Ville de Lyon, lors de son dernier conseil municipal, a en effet reconduit l'opération "Lyon en piste", organisée à titre expérimental en 1997. Devant le succès rencontré par cette manifestation 8 000 à 10 000 participants lors de chaque édition la municipalité lyonnaise a même décidé d'intensifier ses actions en donnant rendez-vous aux Lyonnais pour six grandes balades urbaines, au lieu de quatre l'an dernier. Un dimanche par mois à la belle saison, les citadins pourront donc exhiber leurs mollets entre les ponts Winston Churchill et Pasteur, libérés de tout véhicule en stationnement. Malgré ces deux dates supplémentaires, l'enveloppe budgétaire reste identique à celle de l'année dernière : 700 000 F. Les animations (installation d'une piste de roller, prêt de matériel, récompenses...), en partie financées par la ville, sont revues à la baisse, excepté pour l'édition coïncidant avec les "fêtes européennes de la bicyclette", le 7 juin, pour laquelle une somme de 50 000 F a été prévue. Un effort sera en revanche consenti pour la conception et la réalisation de la signalétique afin de la rendre ludique. Des illustrateurs lyonnais planchent actuellement sur le sujet. Si les cyclistes du dimanche peuvent se réjouir de la reconduction de l'opération "Lyon en piste", les ardents défenseurs de la petite reine comme mode de déplacement à part entière sont, quant à eux, un peu plus circonspects. Le "Regroupement pour une ville sans voiture", qui milite pour ce mode de transport économique et non polluant, estime que l'argent dépensé pour l'opération "Lyon en piste" aurait pu être consacré à d'autres actions. "Nous aurions préféré que les crédits servent plutôt à installer de nouveaux parcs de stationnement, libres ou gardés, ou encore à séparer physiquement la circulation des vélos et des automobiles entrant ou sortant sur les berges du Rhône." Ces propositions, formulées depuis plusieurs années, vont enfin être entendues. De fait, le 26 janvier, lors de la prochaine séance de la communauté urbaine, une charte du vélo devrait être adoptée. Celle-ci permettra de faciliter l'usage de la bicyclette avec la mise en place de parcs de stationnement dans les grandes zones de transit (fats, centre commerciaux...). Par ailleurs, le réseau de pistes cyclables va être sérieusement étendu, 300 km de pistes devant être aménagées dans les quatre prochaines années. Pour M. Dumortier, directeur du service de la voirie à la communauté urbaine, "l'objectif est de faire passer de 1 à 5 % la part du vélo dans les déplacements urbains". Après avoir longtemps figuré en queue de peloton des villes cyclables, Lyon a enfin décidé de changer de braquet.
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