L’Homme à la tête de chou – Chorégraphie Jean-Claude Gallotta © Guy Delahaye
L’Homme à la tête de chou – Chorégraphie Jean-Claude Gallotta © Guy Delahaye

Danse : Gallotta recrée son hommage à Gainsbourg, en hommage à Bashung

Pour célébrer les dix ans de la disparition de Bashung, Jean-Claude Gallotta recrée L’Homme à tête de chou, une pièce qui unit sa danse à la voix de Bashung et aux chansons de Gainsbourg.

“Il y a dix ans, se souvient Jean-Claude Gallotta, Alain Bashung devait être sur scène, avec ses musiciens, aux côtés de mes danseurs, pour la création chorégraphique de L’Homme à tête de chou à partir de l’album de Serge Gainsbourg. Si la maladie l’a empêché d’être présent aux répétitions, elle lui a laissé le temps d’enregistrer l’album. Pour se tester, disait-il, pour voir s’il était capable de chanter du Gainsbourg. Jusqu’au bout, il a souhaité que le projet se fasse. De son lit d’hôpital, il travaillait encore à réunir les meilleurs musiciens.” Mais l’aventure humaine s’est arrêtée là. Le projet artistique, lui, a pris son envol, avec une chaise vide sur scène, les chansons de Gainsbourg étant chantées sur bande par Bashung.

Jean-Claude Gallotta est un des plus grands chorégraphes en France, il a su à de nombreuses reprises bousculer les codes de la danse et inventer des univers jamais égalés. Avec cette pièce, il bouscule encore la forme chorégraphique en mêlant la chanson à la danse. Il va plus loin, car, à la façon des films noirs américains, la pièce est construite en un long flash-back. Mi-homme mi-légume, l’homme à tête de chou revit l’histoire tragique de son amour fatal pour Marilou, qui l’a conduit à la folie et au crime.

Corps érotiques, enivrés d’amour et de désespoir

Créée en 2009, la pièce a évolué et été transmise à de nouveaux interprètes, qui s’en emparent de manière différente. Mais la force de Gallotta est toujours là. Il creuse une histoire d’amour tragique démultipliée par douze danseurs qui se jettent dans l’espace au cœur de courses effrénées avec des corps érotiques, enivrés d’amour et de désespoir. Portée par de grands ensembles, des trios, des duos, la danse est ample, violente et douloureuse. Gallotta sait aussi la rendre douce, lumineuse et vertigineuse. Dix ans après, il est impossible de manquer ce nouveau rendez-vous avec trois artistes majeurs !

Jean-Claude Gallotta / L’Homme à tête de chou – Du 11 au 14 février à 20h30 (sauf mercredi 12 20h) à la Maison de la danse

–> En plus : bord de scène mercredi 12 à l’issue de la représentation


[Article extrait du cahier Culture de Lyon Capitale n° 796 – Février 2020]

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