LES EXPOS DE L'ETE CA EXPLOSE ! CA EXPLOSE !

Panorama des nombreuses expositions de l'été, à Lyon et ailleurs.

La fête du slip
Le Musée d'Art Contemporain de Lyon propose 3 expositions où le rigolo côtoie l'ennui
Le philosophe Alain Badiou estime que " La critique est une enflure du moi ". De quoi calmer les ardeurs. Néanmoins, parmi les trois expositions présentées actuellement au Musée d'Art Contemporain, il en est une qui agit comme du bromure sur un priapique. François Morellet produit Echappatoire " Une grande sculpture labyrinthe de 12,50 m sur 12,50 m qui organise notre champ visuel et nos déplacements et à partir de laquelle chaque œuvre devient un point de vue singulier " (sic). Au sortir du labyrinthe, notre point de vue est autant dubitatif que troublé par l'ennui. Dans Echappatoire, " Tout tourne autour de rien ".
Les deux autres étages d'exposition sont comme un sourire bienveillant après une panne sexuelle. La rétrospective consacrée à Erwin Wurm et la carte blanche offerte au centre d'art lyonnais, La salle de bain, jouent du ludique et de la dérision. Pour la première, l'artiste autrichien met en scène l'absurde et l'incongru dans ses sculptures boursouflées ou ses One Minute Sculpture qui supposent l'adhésion du visiteur à se transformer en oeuvre. La seconde, The Freak Show, s'inspire des exhibitions de monstres (nains, femmes à barbe, siamois) dans les fêtes foraines et qui firent le sel du sublime film de Tod Browning. L'exposition est un parcours où se combinent l'étrangeté et l'anormal. Du plus scolaire avec les drapeaux-ventilateurs de Delphine Reist au plus dérangeant avec l'ampoule qui parle de Tony Oursler, en passant par les bottes géantes de Lilian Bourgeat, la lunette de François Curlet ou Tape de Mick Peter, les œuvres sélectionnées par l'équipe de La salle de bain titillent et réjouissent le cortex.
L'étage ennuyeux est le dernier. Si l'ascenseur tombe en panne, cela tombe bien.

Jusqu'au 5 août au Musée d'Art Contemporain, Cité internationale, 81 quai Charles-de-Gaulle, Lyon 6. 04 72 69 17 17 ou www.moca-lyon.org

Couty-couça
Pour le centenaire de sa naissance, Lyon rend hommage au peintre Jean Couty
Le vernissage de l'exposition avait des relents de lyonnaiseries naphtalinées. Le ban et l'arrière-ban d'une société locale antique et obscure, celle d'une ville grisâtre et quenellienne, s'étaient donné rendez-vous pour rendre hommage à Jean Couty. Le peintre mérite pourtant mieux que cela. Même si profondément lyonnais, celui qui peignait " avec une tendresse rugueuse le monde dans lequel il vivait " selon les termes du critique d'art Jean-Jacques Lerrant, a su surfer sur la modernité, s'ouvrir sur le monde et y inscrire sa sensibilité. En sus de diverses manifestations au cours de l'année, deux expositions permettent de découvrir ou redécouvrir l'œuvre de l'ami de Tony Garnier et d'Henri Focillon, admiré par Picasso.

Couty, 100 ans, jusqu'à mi-septembre dans le grand Dôme de l'Hôtel-Dieu (61 quai Courmont, Lyon 2) et au Musée des Beaux-Arts (20 place des terreaux, Lyon 1). www.jeancouty.fr

Jeune et joli
Le gentil garçon est un artiste jeune et gentil comme son nom l'indique. Par surcroît, il est lyonnais, ce qui n'enlève rien à son talent. Il utilise le dessin la sculpture, la performance pour explorer la connaissance scientifique avec humour et dérision. Il recycle les codes de l'adolescence et de la société de consommation : " J'utilise des formes génériques comme des pièges, elles permettent d'entrer facilement, presque naturellement, dans l'œuvre, mais ce parfum familier agit comme un leurre. " Le gentil garçon est exposé dans la Drôme durant tout l'été. Il a reçu, par ailleurs, commande d'une œuvre qui sera installée dans un lycée de Montélimar. C'est bien.

Le futur est derrière nous car on ne le voit pas venir par Le gentil garçon, jusqu'au 30 septembre au Château des Adhémar, centre d'art contemporain de Montélimar.
04 75 00 62 30 ou https://chateaux.ladrome.fr

Affaire de génération
La Fondation Salomon, sise dans un château du XVIe siècle proche d'Annecy, a été fondée par Claudine et Jean-Marc Salomon, ardents collectionneurs d'art contemporain. Elle présente neuf peintres, nés dans les années 70 au temps des avant-gardes conceptuelles et minimalistes, qui renouent, sans complexes, avec une peinture jubilatoire et figurative.

Peinture(s)/génération 70. Du 11 juillet au 4 novembre à la Fondation Salomon, Château d'Arenthon, Alex (74).
04 50 02 88 55 ou www.fondation-salomon.com

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