Bernard Rivalta
© Tim Douet

Sytral : Annie Guillemot future présidente dans l'ombre de Rivalta

Gérard Collomb ne s'installera finalement pas définitivement dans le fauteuil de président du Sytral. Les élus de la majorité au syndicat des transports lyonnais ont décidé de désigner Annie Guillemot pour briguer le poste. Derrière la nomination de cette Rivalta-compatible, c'est bien le retour de l'ex président du Sytral en tant que consultant qui se cache.

Non, Gérard Collomb ne rempilera finalement pas au poste de président du Sytral. A l'origine, le maire de Lyon affirmait chauffer la place pour son ami Bernard Rivalta qui avait dû quitter précipitamment ses fonctions, son élection à Vénissieux ayant été invalidée par la justice. Mais lorsque celui qui a piloté le Sytral pendant 14 ans n'a pas réussi à retrouver de place sur une liste pour le nouveau scrutin, un dilemme s'est posé au maire de Lyon : choisir un successeur à son "ami Bernard" ou reprendre lui-même le flambeau.

Réunis ce mardi, les élus de la majorité du syndicat des transport ont tranché. Gérard Collomb ne repart pas. C'est Annie Guillemot qui a été désignée pour se présenter à la présidence du Sytral lors de l'élection qui aura lieu ce jeudi à l'occasion du conseil syndical. "On remplace un cumulard par une cumularde", commente l'élu d'opposition Michel Havard.

Le "faux-nez de Collomb et Rivalta"

Bernard Rivalta © Tim Douet

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Bernard Rivalta.

La sénatrice-maire de Bron ne faisait pourtant pas partie des premiers noms évoqués par Gérard Collomb. Mais finalement, c'est "un choix de raison", estime un élu socialiste. "Elle sera à la fois le faux-nez de Collomb et de Rivalta, ajoute-t-il. Elle est à la fois parfaitement redevable à Collomb et elle est 'Rivalta-compatible'. C'est peut-être le plus dur à trouver !".

Il faut dire que si les prétendants au poste de président du Sytral ne manquaient pas à gauche et au centre, rares sont ceux qui se montraient enclins à exercer les fonctions si Bernard Rivalta revenait au Sytral (en tant que consultant ou conseiller du président). Cela, beaucoup ne sont pas prêts à l'accepter. Du moins pas à n'importe quel prix. Le maire du 3e arrondissement, Thierry Philip, un temps évoqué pour prendre la présidence du Sytral avait assuré à Gérard Collomb qu'il était prêt à démissionner de sa vice-présidence à la métropole de Lyon pour mieux se consacrer au Sytral . Sa seule exigence : il ne voulait pas de Bernard Rivalta.

Vullien, trop centriste

Vullien ()

La centriste Michèle Vullien a elle aussi eu quelques velléités de prendre les commandes du Sytral. "Elle aurait pu faire bonne figure" aux côtés de Bernard Rivalta dont "elle aurait pu bénéficier des conseils sur de nombreux dossiers", ironise un autre élu socialiste de la métropole. La maire centriste de Dardilly aurait dû se faire élire face au candidat de la droite, Michel Rantonnet, pour prendre la tête de l'autorité régulatrice des transports en commun lyonnais.

Or, elle traîne parfois son étiquette politique comme un fardeau. Depuis que son groupe a permis à Gérard Collomb de se réinstaller dans le fauteuil de président de la Métropole, elle est vue comme une traite par certains membre de la droite. Autant dire que son élection incertaine lors du comité syndical rendait sa candidature délicate.

Rivalta le retour ?

Mais la désignation d'Annie Guillemot la "Rivalta-compatible" pour briguer la présidence du Sytral est-elle forcément synonyme de retour de Bernard Rivalta ? "Oui", assure un ancien membre du Sytral qui "ne voit pas [en Annie Guillemot] une maîtrise des dossiers évidente". "Et puis elle est maire et sénatrice. Elle ne peut pas piloter les TCL depuis Paris ou depuis la mairie de Bron", s'étrangle cet élu de l'est. A moins qu'Annie Guillemot n'ait qu'un rôle très institutionnel et se contente de tenir séance, les dossiers étant gérés par un conseiller du président, Bernard Rivalta. "Le choix des conseillers est une prérogative du président et si Bernard Rivalta revenait en tant que conseiller bénévole, on ne pourrait pas contester sa légitimité, reconnaît Michel Havard. Mais j'ai du mal à imaginer qu'Annie Guillemot qui sera probablement élue présidente ne s'estime pas compétente et fasse appel directement à un conseiller pour lui laisser gérer les dossiers. Mais après tout, comme dans toutes les structures satellites de la Métropole de Lyon, c'est Gérard Collomb qui décide".

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