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Conseil communautaire : le pont Schuman est-il une autoroute urbaine ?

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Ce lundi soir, le conseil communautaire du Grand Lyon s'est réuni. Au menu de la séance, la poursuite du boulevard urbain est, la construction du pont Schuman et, comme souvent OL Land. Une passe d'arme a opposé deux élus de droite : Christian Barthélémy et Philippe Cochet. Morceaux choisis.

18h40 : Le "modèle lyonnais" pour la construction des stades

Gérard Collomb revient sur la vente à 40 euros/m2 des terrains du Montout à OL Groupe. "C'est cinq euros de plus" que l'estimation des Domaines de l'Etat, fait valoir le président de l'agglomération. Celui-ci a défendu la philosophie générale du financement du projet. Il a énuméré les alternatives : un financement 100% public, onéreux, un partenariat privé/public qui "engage la collectivité sur trente ans". Il y a aussi l'option "bail emphytéotique". Mais selon le maire de Lyon, les exemples de Nantes et Nancy montrent que cela "ne suffit pas". Ces villes "ont été obligées de garantir les sociétés" parties prenantes. Enfin, il y a "le modèle lyonnais". "L'OL construit à ses propres risques et nous, on s'est contenté de faire les accès".

18h55 : 600 emplois permanents pour le Grand Stade

"Le Grand Stade peut-il permettre le développement de l'agglomération ?" Telle est la question posée par Gérard Collomb. Ce dernier reprend le développement des transports en commun avec la ligne T2 qui sera prolongée jusqu'à Eurexpo et qui à terme va rejoindre la ligne T3, au niveau du Grand Stade. Des parkings seront eux aussi construits dans l'Est de l'agglomération, comme les Panettes à Meyzieu. "Nous pensons multimodalité" résume le maire de Lyon. Lequel a insisté sur le "potentiel économique" du projet. 600 emplois permanents seront créés pour la construction du Grand Stade. Puis ce sont 300 emplois annuels que générera l'activité de ce stade. A noter que l'OL a signé une charte visant à faire en sorte que ces emplois soient prioritairement proposés aux habitants de l'Est lyonnais.

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19h : Castagne entre Barthelémy et Cochet

Christian Barthélémy (divers droite, photo ci-dessus) prend la parole. Il fait référence à l'initiative du député Cochet qui a lancé son propre think thank "L'Autre métropole" à l'assaut du Grand Lyon. Le maire UMP de Caluire avait mis l'accent sur la qualité de vie habitante face aux ambitions démographiques de Gérard Collomb d'attirer 150.000 habitants supplémentaires d'ici à 2030. Si l'élu divers droite a reconnu que l'ambition de Cochet "est parfaitement légitime et qu'elle n'appelle aucun commentaire de notre part", il a raillé "une position malthusienne qui dénote une grande frilosité". Ces chiffres correspondent à un taux de croissance annuel de 0,5%, calcule-t-il. Alors même que ce taux est supérieur à 0,6% depuis 2008 au niveau national. Enfin il attaque aussi sa vision d'une plus forte coopération économique avec Grenoble au détriment de St-Étienne "qui serait une ville sinistrée". "Une telle conception représente la négation même de la notion d'aménagement du territoire", selon Barthélémy. "L'agglomération se doit d'être tournée vers l'ouest", estime-t-il évoquant la future ligne TGV Paris-Orléans-Clermont-Ferrand-Lyon. Et la RN 88 entre Lyon et Toulouse.

Philippe Cochet a demandé à prendre la parole, fustigeant un homme "qui a l'habitude de faire des études". La charge est lourde, évoquant les rapports prétendument fictifs établis par Barthélémy pour le compte de la chambre de commerce et d'industrie. Un dossier aujourd'hui instruit par la justice dans le cadre de l'affaire Mathiolon. Il a aussi raillé "un homme qui change trois fois de veste". Les deux hommes ont échangé des amabilités hors micro. Gérard Collomb, confortablement enfoncé dans son fauteuil, s'est régalé de ces joutes opposant deux élus de droite.

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19h20 : création d'un kiosque artistique temporaire à Vaulx-en-Velin

A l'occasion de la Biennale d'art contemporain, de septembre à décembre 2011, le Carré de Soie va inaugurer une œuvre d'art contemporain temporaire. Ce kiosque qui sera installé sur le site de l'ancien parking relais du Sytral, accueillera des animations et événements durant la Biennale. L'œuvre éphémère, associant métaux et tissus, dépassera les 10 mètres de haut pour près de 400 mètres carrés de large. A ce titre, le Grand Lyon a décidé de verser 50.000 euros de subvention à l'association PASS Rhône-Alpes (association de dirigeants d'entreprises) pour la construction de ce kiosque artistique à Vaulx-en-Velin.

19h40 : feu vert à la poursuite du boulevard urbain est

Cet ouvrage, d'une longueur de 14 km, vise à relier Vaulx-en-Velin à Vénissieux. Là, il est question de 2,2 km entre Vaulx et Décines, à hauteur du Carré de Soie. Après l'avis favorable du commissaire enquêteur, le conseil communautaire se prononce sur l'intérêt général du chantier et confirme sa volonté de lancer les travaux. Comme l'a précisé Alain Touleron (groupe GAEC), le projet réserve un site propre pour une future ligne en transport en commun. Il prévoit aussi une piste cyclable, un trottoir et un terre plein paysager entre les deux sens. En écoutant cet exposé, on en oublierait presque c'est une infrastructure routière de 2X2 voies.

Le groupe écologiste a voté contre, entrevoyant "un accroissement très fort de la circulation automobile". Françoise Chevalier a fait remarquer que le site propre réservé aux transports en commun n'est pas garanti sur l'ensemble du boulevard urbain est. Henri Thivillier (PCF) regrette la "très singulière lenteur" du projet, réalisé par tranches. Et son irrégularité selon les portions : avec ou sans piste cyclable, éclairé ou pas, parfois en 2X2 voies et parfois en 2X1 voie. C'est à droite que Gérard Collomb a trouvé le soutien le plus franc à sa délibération. Christophe Quiniou se félicite que cet ouvrage multimodal "donne une place à chacun". Pour lui, la montée en puissance des modes doux et le recul de la voiture doivent se faire "par un changement volontaire, sans rupture". "Chacun doit construire sa mobilité selon ses contraintes", affirme-t-il.

Gérard Collomb a conclu en disant à quel point le boulevard urbain est constitue selon lui "un dossier fondamental pour le développement du centre est de l'agglomération". "C'est là que va se situer la ligne A8" de transport en commun, indique-t-il. Il note qu'une portion est à 2X1 voie, mené par le conseil général. "Je prends, moi, mes responsabilités", lâche-t-il. Car le président de l'agglomération estime qu'une partie du trafic peut être tentée de sortir du boulevard urbain est pour emprunter le centre de Vaulx-en-Vaulx, dans le secteur du Village. Gérard Collomb a aussi expliqué que le site propre sera réservé par "une ligne forte" de bus puis, à plus long terme, un tramway.

20h10 : controverses sur le Pont Schuman

Alors que le conseil de communauté validait ce soir le dépôt de dossier de demande d'autorisation au titre de la loi sur l'eau, nécessaire à la réalisation des travaux, les débats n'étaient pas clos. Les Verts-Europe Écologie en ont profité pour rappeler que seuls 3% des déplacements depuis et vers l'Ouest de l'agglomération se fait en transport en commun, regrettant que l'accent soit mis uniquement sur la circulation automobile. Le groupe écologiste s'abstient encore sur les délibérations concernant le pont Schuman (4 voies). Mais la principale critique des riverains, relayée par Fabienne Lévy (groupe Ensemble pour le Grand Lyon), concerne la nuisance sonore.

Comme nous vous l'indiquions ici (lire ici), les riverains ont crée une "association de défense Gillet-Mazaryk" afin de contester l'augmentation du bruit que devrait générer l'aménagement du pont Schuman. "Un pont qui, aujourd'hui, ressemble plus à une autoroute" résume Fabienne Lévy. Pas du tout, répond Gérard Claisse, vice-Président du Grand Lyon, pour qui "l'intérêt général de ce projet n'est pas l'intérêt particulier des habitants", en l'occurrence des riverains. Cherchant à calmer les ardeurs, M.Claisse rappelle que face à la crainte des riverains, les 2 voies de circulations ont été éloignées des façades (avec, dans le projet actuel, une moyenne de 6,60m de distance entre les façades et les voies de circulation). Pas assez pour l'opposition.

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