Une arnaque à l'assurance qui tourne mal

A partir du mardi 14 juin, la cour d'assises du Rhône va juger un jeune restaurateur qui, en 2009, a incendié son restaurant volontairement afin d'obtenir des indemnités de son assurance. Deux femmes sont mortes dans l'incendie.

Endetté jusqu'au cou, il a voulu mettre le feu à son commerce pour empocher les indemnités de l'assurance. Le procédé est connu mais ce jour là, les choses ont mal tourné. En décembre 2008, alors âgé de 21 ans, Nicolas décide de s'installer à son compte. Il s'endette alors auprès d'une banque et de ses parents, pour une somme totale de 73.000 euros et rachète le bar-restaurant "Côté Cour" à Amplepluis. Très rapidement, il fait face à de sérieux problèmes financiers. Les impayés s'accumulent jusqu'à l'interdiction bancaire. Fier, le restaurateur n'en a parlé à personne. Il ne sait pourtant pas comment se sortir de cette situation.

Un plan qui dérape

Dans la nuit du 15 au 16 septembre 2009, alors qu'il rentre d'une soirée avec des amis, il rejoint son restaurant et l'asperge d'essence. Malheureusement, la quantité est telle que lorsqu'il allume le feu, une explosion se produit. Nicolas est gravement brûlé. Lorsque le Samu le prend en charge, il divague. L'incendie est tellement violent, que malgré les efforts des pompiers, la voisine du dessus et sa fille, présentes au moment des faits, périssent dans l'incendie. Après quelques jours de soins, et notamment une greffe de peau, Nicolas est entendu par les enquêteurs. Il avoue alors avoir lui-même incendié son restaurant et croule depuis sous les remords. A sa sortie de l'hôpital, il est incarcéré à la maison d'arrêt de Lyon-Corbas.

Un an et demi après, il sera jugé cette semaine pour "dégradation par moyen dangereux ayant entraîné la mort" et "ayant entraîné une incapacité totale de travail pendant huit jours ou plus" pour sept autres voisins. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Son avocat, Maître Julien Charle essaiera à l'audience de minimiser sa peine car, dit-il, "il a été honnête dès le début. Il a agi sur un coup de tête et ne pensait pas que ça se passerait comme ça. Il a lui-même été brûlé au 3ème degrés. Il est aujourd'hui dépassé par les conséquences de son acte", conclut l'avocat. Le procès se poursuivra toute la semaine à la cour d'assises du Rhône qui rendra son arrêt vendredi 17 juin.

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