Rhône : la violence à l'école ne diminue pas

Une association de défense des personnels de l'enseignement, l'Autonome de Solidarité Laïque du Rhône (ASLR) présentait mardi matin un bilan chiffré de la violence à l'école dans le département.

Souvent, l'enseignant appelle paniqué parce qu'un parent d'élève l'a menacé et insulté à cause d'une punition donnée à son enfant“, raconte Geneviève Olivetti, présidente de l'A.S.L.R., association de soutien et de conseil juridique pour le personnel de l'éducation. “Nous essayons alors de calmer l'enseignant et de le conseiller dans ses démarches en évitant un maximum la procédure judiciaire“.

En 2009 l'association a ainsi reçu 599 appels de professeurs, autant qu'en 2008. Parmi ces appels, 134 concernaient des agressions (verbales/physiques/dégradation ...) contre 126 en 2008 et 59 étaient le fait de mineurs contre 50 en 2008. Suite à ces appels, l'association a ouvert 450 dossiers de protection juridique dont 64 ont fait l'objet d'un dépôt de plainte des professeurs, soit un peu moins que l'année précédente. L'association tente de relativiser ces chiffres et met en cause la médiatisation de certaines affaires ou le sentiment d'agression parfois récurrent chez le personnel enseignant. Mais la réalité est là.

Incompréhension des parents et dégradations des relations à l'école

Directeur d'école il y a encore trois ans, Daniel Husson, secrétaire général de la Fédération des Autonomes, avoue avoir eu à exclure une parente d'élève avec l'aide de la police quand il était en poste. “Les conflits sont parfois liés à l'incompréhension des parents face au système éducatif“, souligne Geneviève Olivetti.

La présidente admet aussi devoir faire face à une lassitude des employés de l'Education Nationale. La pression est forte, aussi bien du côté des élèves que des parents et de l'administration. “L'augmentation des appels pour harcèlement moral, souvent interne au système éducatif, est un phénomène nouveau et inquiétant qui marque une dégradation des relations à l'école“, souligne le vice-président de l'A.S.L.R., Bernard Chazet.

2 gardes à vues d'enseignants en 2009

L'association constate enfin que les mises en garde à vue suite à des violences se multiplient. Le vice-président de l'association relate un incident survenu il y a deux ans dans l'Isère: “ on a arrêté et mis en garde à vue une enseignante d'une cinquantaine d'années pour une gifle qu'elle niait avoir infligé. Cette enseignante n'a pu reprendre son travail à cause du traumatisme que cela a provoqué. (...) “. Il y a eu, selon l'association, deux gardes à vues d'enseignants dans le Rhône en 2009.

Les causes des violences à l'école sont multiples et complexes mais face aux litiges les moins violents, les représentants de l'association sont catégoriques : un plus grand nombre de personnels encadrants permettrait d'apaiser les tensions. L'Education Nationale prévoit malheureusement de supprimer 141 emplois dans les lycées et collèges de l'académie de Lyon en 2010, selon les syndicats qui manifestaient la semaine dernière.

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