Pizzas et grosses cadences au menu de rentrée de Renault Trucks

Trois millions d'euros ont été injectés pour permettre, selon la direction, " d'alléger les tâches, faire en sorte qu'elles soient plus faciles et pour doubler les postes de travail ". Mais cette amélioration des conditions de travail a un revers puisqu'il s'agit en réalité de faire passer la production de 105 moteurs par jour et par équipe à 140.

Les salariés ont du coup plutôt l'impression d'avoir reçu un cadeau empoisonné. " Pendant les vacances, ils ont modifié tous les postes pour faire en sorte que les temps de passages soient réduits à 2 minutes. Ils ont établi des temps théoriques, mais en pratique les hommes ne réagissent pas comme des machines ! " s'énerve Bernard Grand de la CGT. La direction de l'usine Moteur a en effet adopté un plan d'action de façon à optimiser les cadences. Ce plan prévoit 50 mesures d'ores et déjà mises en place et 50 qui vont l'être.

François Bouvier, le directeur de l'usine, assure que ce plan a pour objectif " d'agir sur les postes qui posent problème. On fera tout pour dialoguer avec les salariés. Il n'est pas question d'arriver à une situation de blocage ". Deux appels à cesser le travail ont tout de même été déposés depuis cette réorganisation de la production. La direction les minimise en affirmant que ces arrêts n'ont été suivis que par 20 ouvriers. Les syndicats assurent au contraire qu'il s'agit plutôt de 40 personnes auxquelles il faut ajouter 20 à 30 intérimaires. L'objectif des 140 moteurs par jour et par équipe n'a, pour le moment, été atteint que deux fois. Il n'y a pas eu de personnels supplémentaires sur les chaînes de montage. L'équipe de nuit a été supprimée de façon à renforcer les deux équipes de jour.

A effectif constant et avec la seule variable d'ajustement que représentent les intérimaires, les ouvriers doivent sortir plus de moteurs. Bernard Grand affirme que " des pizzas ont même été livrées aux gars pour que la pause casse-croûte ne soit pas une perte de temps inutile ". La direction a nié avoir livré des pizzas, mais admet que " sur certains des postes, des volontaires peuvent continuer à travailler pendant la pause déjeuner ". Une rencontre entre François Bouvier et les syndicats doit avoir lieu ce jeudi pour envisager des améliorations. Dans quelques mois, le conflit aura peut-être disparu puisque la direction nous a indiqué que les carnets de commande orientaient plutôt les programmes à la baisse. A suivre.

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