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Musulin nous refait le coup du pauvre convoyeur

Après quatre ans passés en prison, Toni Musulin, le plus célèbre des braqueurs français, livre son témoignage dans Paris Match ce jeudi.

Il n'avait plus parlé à un journaliste depuis Alice Géraud-Arfi en 2010. La correspondante de Libération à Lyon avait réussi à interviewer le braqueur en détention provisoire. Elle en avait tiré un livre, Toni 11,6, adapté au cinéma. Depuis, plus rien. Officiellement, Toni Musulin voulait se faire discret. Moins on parlait de lui, mieux il se portait, selon ses avocats. Mais, tout juste sorti de prison le 29 septembre, revoilà le braqueur en une de l'un des plus célèbres hebdomadaires français. Dans le genre discret, on a fait mieux.

Pour autant, on n'apprend rien tout au long de ces quatre pages. Toni Musulin y apparaît en photo, posant dans le jardin d'une maison cossue de Bourgogne. Avec son regard dur, ses baskets et son "survêt", ses accents punk détonnent avec le fauteuil en rotin et les arbustes impeccablement taillés mis en scène derrière lui.

Le calvaire en prison

L'ex-convoyeur de fonds raconte ses trois années passées en prison. Seule la pratique intensive du sport lui aura permis de tenir. Le Krav Manga, sport d'autodéfense, les coups portés contre son matelas parfois jusqu'au sang et le jogging pratiqué dans une cour de 4 m2.

L'ex-convoyeur décrit par le menu son calvaire quotidien en prison. L'enterrement de son père entre quatre gendarmes, les menottes aux poignets. Il aura donc largement payé sa dette. "Si j'avais su ce que j'allais endurer en prison, je ne me serais jamais rendu", témoigne-t-il.

“Ils devaient tous passer à la caisse”

Il revient sur les raisons qui l'ont poussé à agir le 5 novembre 2009. Ses rapports délétères avec sa hiérarchie. Lors de son procès en appel, il avait déjà expliqué avoir agi par ressentiment envers un "chefaillon" de la Loomis. Partir avec le magot pour lui montrer qu'il était le plus fort. "Ce qui m'intéresse, c'est de gagner (…) Ils devaient tous, un jour ou l'autre, passer à la caisse."

Le journaliste de Match évoque tout de même le passé trouble de Musulin, propriétaire d'une Ferrari et millionnaire à 30 ans. "J'avais déjà fait ce que j'avais à faire !" lâche l'ex-convoyeur, comme s'il n'était plus question d'argent pour lui. Ses origines, la guerre en ex-Yougoslavie, sont évoquées. Mais il n'en dit pas plus sur ses liens avec la terre de ses origines. Selon la police, il aurait pu y distribuer en cavale ses millions.

Circulez, y a rien à voir

Mais, pour Toni M., c'est bien simple, les 2,5 millions manquant au magot n'ont jamais existé. La police ou la Banque de France ont mal compté. A moins qu'un malencontreux témoin ne soit venu se servir avant l'arrivée de la police judiciaire dans le box de Lyon 8e. Une chose est sûre, à la veille du cinquième anniversaire du casse, le mystère reste entier. Plusieurs fois, le convoyeur rappelle qu'il a demandé qu'on recompte les billets saisis par la police. La justice n'a jamais accédé à sa demande.

Aujourd'hui, rien ne retient plus Toni Musulin en France, selon le journaliste de Match. Interviewé le 1er octobre, juste après sa sortie, peut-être a-t-il déjà franchi la frontière. Il avait "deux ou trois choses à régler" avant de "se casser au plus vite". S'évaporer, pschitt, dans la nature.

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“Je n’ai pas le premier euro. Mais si mon magot fait fantasmer les filles, tant mieux”, article d’Arnaud Bizot. A lire dans Paris Match sorti ce jeudi 10 octobre.

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