Salle d’attente d’un cabinet du 8e arrondissement de Lyon © Antoine Merlet
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Enquête : pénurie de médecins généralistes jusqu’au cœur de Lyon

À Lyon et dans la métropole, le manque de médecins généralistes s’aggrave et des déserts médicaux apparaissent en cœur de ville. En cause notamment, l’évolution des pratiques, le vieillissement des médecins généralistes et le prix de l’immobilier.

Grégoire habite le 6e arrondissement, et pour décrocher une consultation de médecine générale, il a dû ruser. “J’ai pris rendez-vous au nom de ma copine sur son compte Doctolib.” En quête d’une simple consultation au cœur de Lyon, de nombreux patients se heurtent, sur la plateforme, à la même barrière : “Ce praticien réserve la prise de rendez-vous en ligne aux patients déjà suivis.” Quant à trouver un médecin traitant, c’est le parcours du combattant : pour une dame de 90 ans à Villeurbanne, le Dr Garrigou-Grandchamp, généraliste retraité, a essuyé le refus d’une centaine de praticiens. Un phénomène qui “affecte en premier lieu les personnes âgées et les malades qui nécessitent des visites à domicile : leur prise en charge est plus lourde à accepter quand on est déjà débordé”, décrypte le Dr Florence Lapica, généraliste dans le 8e et secrétaire générale du syndicat MG AuRA. Le docteur Florence Lapica © Antoine Merlet

Zones rouges en plein Lyon


Ces doléances, les élus de Lyon et de la Métropole les entendent “très souvent” de leurs administrés, reconnaît Céline de Laurens, adjointe à la santé de Grégory Doucet. Avec 13,1 médecins généralistes pour 10 000 habitants, contre 8 dans le département, selon l’Observatoire régional de la santé, et 9 à l’échelle de la France, la capitale des Gaules paraît pourtant favorisée. Mais cette moyenne cache de fortes disparités, comme le reflète le dernier zonage régional de l’ARS, dévoilé le 9 février dernier. Tous les trois ans, il classe les territoires en fonction de leur accès à la médecine générale : Zip (zones d’intervention prioritaire), Zac (zones d’action complémentaire) ou hors zonage. Cette fois, il a déclaré déserts médicaux certains quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) à Lyon – la Duchère, Loucheur-Gorge-de-Loup et le Vergoin –, les autres ont été classés d’office à risque. Tout comme, plus surprenant, des quartiers cossus tels les 1er, 4e et 5e arrondissements.

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