Le préfet Carenco
© Tim Douet

Délinquance dans le Rhône: le préfet satisfait du bilan 2014

Les autorités de l’État ont donné les chiffres de la délinquance dans le Rhône pour l’année écoulée. En 2014, les cambriolages et les vols avec violence sont en baisse, tandis que les chiffres de la délinquance routière sont en hausse.

Les autorités judiciaires et policières sont satisfaites d'elles-mêmes. C'est tout particulièrement la baisse des atteintes aux biens qui les réjouit. Les efforts dans la lutte contre les cambriolages ont en effet porté leurs fruits, avec la mise en place d'une brigade spécialisée. Ces délits sont en baisse de 1,4% sur le Rhône pour l'année 2014. D'une manière générale, les atteintes aux biens ont diminué de 4% dans le département, avec 3 173 faits en moins par rapport à 2013.

Albert Doutre, le directeur départemental de la sécurité publique, a assuré que la délinquance générale était en baisse de 8%, plus forte diminution depuis une décennie.

En revanche, les infractions liées au trafic de drogue et à l'économie souterraine ont bondi de 11,1%. "Pour faire baisser les statistiques du trafic de stupéfiants, il n'y a qu'à supprimer la brigade des stups", a ironisé le patron de la police départementale. "Chaque jour, mes équipes, qui représentent 60 personnes affectées à la lutte antidrogue, ont résolu deux affaires liées au trafic de stupéfiants. Et 9 600 personnes ont été concernées par des infractions liées au trafic de stups en 2014", a-t-il ajouté.

La saisie des avoirs criminels a été multipliée par quatre depuis 2013, passant de 30 à 144 millions d'euros. Le Rhône réalise ainsi le tiers des saisies pratiquées en France, selon le directeur de la sécurité publique.

Participation citoyenne

En revanche, les cambriolages ont augmenté de 6,9% en zone gendarmerie. Pour contrer ce fléau, la Gendarmerie a besoin de renseignements, qui ne remontent pas nécessairement du terrain. Le colonel Didier Wioland a expliqué avoir mis en place un dispositif de participation citoyenne, autorisé à l'unanimité des conseils municipaux des communes concernées. 25 villes ou villages ont adopté ce principe et 12 autres en ont fait la demande.

Une circulaire de Claude Guéant, alors ministre de l'Intérieur, envoyée aux préfets en juin 2011 les incitait à promouvoir le contact entre les citoyens et les forces de police ou de gendarmerie.

"Ni milice ni délation", a prévenu le colonel Wioland, mais "il s'agit de recréer du lien social entre nos services et la population, pour que le renseignement du terrain nous revienne davantage".

Marc Cimamonti, le procureur de la République de Lyon, a affirmé que "le parquet de Lyon ne pouvait être signataire de ces conventions. Car je veux garder le plus possible ma distance et, attentif aux libertés publiques, être certain par exemple qu'il n'y ait pas de constitution de fichiers".

Point noir

Les statistiques les plus préoccupantes concernent les chiffres de la délinquance routière. Les accidents ont augmenté de 10,6%, les blessés de 9,3% et les tués de près de 30%. En 2014, 48 personnes ont perdu la vie sur les routes du département (25 en zone police et 23 en zone gendarmerie).

Islam radical

2 200 notes ont été réalisées sur l'islam radical ou l'économie souterraine. Les autorités préfectorales ont annoncé le chiffre de 40 personnes particulièrement suivies par les services de renseignement dans le département du Rhône, sans plus s'étendre sur le nombre de départs en Syrie de Rhodaniens ou de personnes originaires de la région tués dans les zones de conflit du Moyen-Orient.

"Ce qui est extrêmement préoccupant, c'est qu'il y a énormément de convertis là-dedans", a souligné le préfet, Jean-François Carenco.

Le ressort du parquet de Lyon représenterait le double des signalements terroristes par rapport à Marseille et se situe à la deuxième place des signalements enregistrés, derrière la région parisienne, selon une source judiciaire.

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