Cité de la gastronomie : Lyon recandidate mais ne revoit pas sa copie

Gérard Collomb l’a affirmé, Lyon retentera sa chance pour intégrer le réseau des Cités de la gastronomie. Recalée la première fois, la ville ne revoit pourtant pas sa copie et présentera le même dossier à la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires. Une Cité de la gastronomie lyonnaise qui "n’est que virtuelle", selon un membre de la commission.

Lors de la présentation à la presse du projet du Grand Hôtel-Dieu, le maire de Lyon a confirmé ce qu’il avait déjà dit : la Cité de la gastronomie se fera. Et dans le Grand Hôtel-Dieu ! Qu’importe que Lyon n’ait pas été retenu pour faire partie du socle du réseau des Cités (voir notre article). "Après les évènements que vous connaissez, on aurait pu se demander si nous allions poursuivre. Nous en avons discuté avec Bernard Vitiello (Eiffage, ndlr) et nous avons décidé de poursuivre la Cité de la gastronomie, encouragés par le succès du Sirha", a expliqué Gérard Collomb.

Mais Lyon visera-t-il une place dans le réseau des Cités ou privilégiera-t-il une réalisation purement lyonno-lyonnaise, en dehors de tout cadre ? "S’il doit y avoir un parcours des Cités de la gastronomie, nous en ferons partie", a affirmé Gérard Collomb, toujours aussi confiant. "Pour certains autres candidats, il s’agit de projets théoriques, parfois rêvés, tandis que nous, c’est du concret, ce que nous présentons là, c’est la réalité de ce qui va se faire", a-t-il insisté.

Mais voilà, le dossier qui avait été recalé par la commission de la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires, reste inchangé. On prend le même et on recommence. "C’est le projet que nous avons défendu devant la commission de la mission française du patrimoine et des cultures alimentaires et que nous continuons de défendre", affirme Bernard Vitiello. Pourtant, en janvier dernier, un membre de la MFPCA nous confiait : "Lyon est passée à côté. Avec sa candidature qui associe nutrition et santé, on est loin du repas gastronomique des Français".

Parcours du goût

Mais ce n'est pas le seul point qui pose problème. "Des interrogations persistent quant à la cohérence des différentes activités sur l’ensemble du site notamment en ce qui concerne le ratio activité pédagogiques, et espaces marchands", soulignaient alors les conclusions de la commission. Mais là non-plus les dispositions n’ont pas changé.

Plutôt qu’une Cité à proprement parler, c’est un "parcours du goût" que présente Lyon, avec pour socle l’espace muséal de 3.600 m² au cœur de l’édifice, qui accueillera notamment les collections des Hospices civils de Lyon.

Mais les contours de la Cité restent bien flous. Sur les 15.000 m² annoncés, 4.900m² correspondent aux espaces des restaurants, 2.700 m² aux commerces en lien avec des thématiques culinaires, 900 m² pour la cour Saint-Martin qui accueille le marché des saveurs et 2.900 m² pour l’espace de conventions, ouvert à tous types de manifestations.

Une "Cité virtuelle"

"Dans cette configuration, la Cité de la gastronomie lyonnaise n’est que virtuelle", regrette un membre de la MFPCA, qui rêvait plutôt d’un Beaubourg de la cuisine. "On ne s’attendait pas à ce que le dossier soit totalement repris à zéro, mais des réajustements seraient tout de même les bienvenus", précise-t-il.

Pour autant, il n’hypothèque pas totalement les chances de Lyon pour rejoindre le réseau des Cités. "Il est difficile de concevoir un projet autour de la gastronomie en laissant Lyon totalement à l’écart, et le maire de Lyon le sait", concède-t-il avant de mettre en garde les responsables du projet : "Il faudra être vigilant et montrer un peu plus de passion. Le label de Cité de la gastronomie n’est pas qu’un macaron à appliquer sur des vitrines de magasins pour appâter le chaland."

Le projet lyonnais à consulter ici

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