Camp de Roms © tim pouet_1128
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Bidonville de Bron, "proche du sadisme" pour la LDH

Tout comme le MRAP, la Ligue des Droits de l'Homme de Villeurbanne s'est émue, vendredi, de l'expulsion du camp de Roms de Bron où vivaient 120 personnes dont la moitié d'enfants, alors que la décision avait été mise en délibéré par le juge au 5 septembre. (Article actualisé le 12 août à 12h22)

"La Préfecture aurait dû tenir compte de la décision judiciaire prise par le Juge des Référés qui prime au niveau du droit sur l’exécution d’un simple arrêté préfectoral", et attendre sa décision mise en délibéré au 5 septembre avant d'expulser le camp de Roms installé dans de petites maisonnettes en bois, derrière l'Hôpital Femmes mère enfant de Bron à laquelle les forces de police ont procédé vendredi dernier. Telle est la position exprimée vendredi soir par la section de Villeurbanne de la Ligue des Droits de L'homme.

"Quelle était donc cette urgence qui a motivé (...) d’expulser dans un délai de 48h, le camp de Roms qui s’était constitué derrière l’hôpital femme-mère-enfant (...) ? Si le danger réel de cette installation était avéré, comment le juge du TGI, siégeant le 21 juillet, a-t-il pu mettre en délibéré jusqu’ au 5 septembre la décision concernant l’assignation des familles roms concernées ?", s'interroge son représentant local dans un communiqué.

"Ces familles réduites à l’errance"

"La Ligue des Droits de l’Homme ayant pu constater l’organisation qui s’était mise en place dans ce camp, est scandalisée de voir cette socialisation détruite et une fois de plus ces familles réduites à l’errance, leurs pauvres abris détruits avec une violence proche du sadisme" estime-t-elle.

Son représentant se demande "quelle a été la portée de la circulaire d’août 2012 préconisant l’établissement de diagnostics destinés à aider les Roms à s’intégrer dans notre société, (....) jamais mise en application réelle par la Préfecture du Rhône, lors des innombrables expulsions réalisées sur l’agglomération lyonnaise !".

Rappelons que l'arrêté d'expulsion pour le bidonville de Bron a été signé le 5 août par Stéphane Rouvet, préfet délégué à la sécurité et la défense dans le Rhône, et appliqué trois jours après par les forces de police, le 8 août. Le juge du tribunal de Grande Instance avait lui mis sa décision en délibéré au 5 septembre concernant l'illégalité de l'occupation du terrain par les familles roms.

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