Bernard Rivalta attaque... Bernard Rivalta !

Béatrice Vessiller, conseillère communautaire, va même plus loin et parle de "schizophrénie".

Bernard Rivalta, président élu du Sytral, autorité organisatrice des transports en commun de l'agglomération lyonnaise, vient en effet de s'attaquer lui-même en justice. Le citoyen Bernard Rivalta attaque le président du Sytral pour avoir mal fixé le montant des indemnités versées au président du Sytral. "La situation devient ubuesque", se plaint Béatrice Vessiller, élue Verts siégeant au Sytral. Énième épisode d'un mauvais feuilleton qui s'éternise. La conseillère communautaire du Grand Lyon poursuit en effet en justice depuis décembre 2005 le président du Sytral pour qu'il rembourse 160 000 euros d'indemnités perçues illégalement entre janvier 2002 et octobre 2005.

116 000 euros versés à Bernard Rivalta, président du Sytral et 46 000 euros versés à son vice-président, Georges Barriol (UMP). "En 2001 le Sytral a voté une délibération illégale", explique Béatrice Vessiller. Délibération de la présidence qui déterminait le montant des indemnités versées au président par le président. "Je ne reproche pas à mes collègues de l'avoir votée, poursuit-elle. A l'époque je ne savais pas que la loi encadrait les indemnités des présidents de syndicat mixte et les limitait à 700 euros environ".

Mais le préfet s'en rend compte quelques temps après et l'hebdo satirique Les Potins d'Angèle révèle l'affaire fin 2005. Béatrice Vessiller attaque alors en justice le président du Sytral pour qu'il rembourse ses indemnités au Sytral. "Le Sytral a bien besoin de cette somme pour développer les transports en commun à Lyon, s'insurge l'élue et puis on ne va pas à l'encontre de la loi".

Le tribunal administratif lui donne raison le 14 mai 2009 et oblige le Sytral à réclamer le remboursement des indemnités. Mais Bernard Rivalta ne l'entend pas de cette oreille. La procédure qu'il a intenté serait surtout destinée à lui éviter de rembourser. Benard Rivalta conteste le calcul du montant des indemnités qu'il aurait à rembourser.

"Or c'est lui même, en tant que président du Sytral, qui a fixé le montant de ses indemnités !", s'étonne Béatrice Vessiller. La conseillère communautaire attend maintenant avec impatience le prochain comité syndical du Sytral qui se tiendra jeudi 24 septembre.

Déjà elle prépare le terrain en affirmant que "les élus* doivent prendre leurs responsabilités et s'interroger sur le bien-fondé du maintien dans leurs fonctions de Bernard Rivalta et Georges Barriol".

On peut en tout cas regretter que cette affaire discrédite totalement le Sytral, à l'heure où son intervention serait pourtant bien utile pour essayer de désamorcer le conflit social qui couve aux TCL. Le réseau des transports en commun lyonnais où un préavis de grève de trois mois vient d'être déposé.

*Le Sytral est un syndicat mixte dirigé par une assemblée de 26 élus, 16 du Grand Lyon et 10 du Conseil général qui délèguent leur pouvoir a un président élu. Bernard Rivalta est à la tête du sytral depuis 2001.

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