Manuel Valls, l’homme qui valait une côte de bœuf

Haro sur les poissons, Manuel Valls ne se nourrit que de viande saignante. Si son discours de politique générale est très attendu, les goûts en matière de cuistance du nouveau Premier ministre l’étaient en revanche moins. Cauchemar en cuisine pour les cuisiniers de Matignon ?

Il ne supporte pas le poisson. Un comble pour ce natif de Barcelone ! Il suffit de jeter un œil au marché de La Boqueria de la capitale catalane pour se rendre compte du gâchis.

Selon Le Figaro, le nouveau Premier ministre français ne mangerait en effet que de la viande rouge. Pour l'ancien ministre de l'Intérieur, rien de tel donc que le plancher des vaches. Steak, entrecôte, merlan (de bœuf), araignée, aiguillette de rumsteak, limousine, simmental, normande, charolaise, Angus, Wagyu... Manuel Valls dévorerait.

De quoi effrayer un peu plus les écolos (plus végétariens que carnivores) qui ont tourné le dos au nouveau "gouvernement de combat", voyant en Valls l'icône de la "gauche sécuritaire" (Jean-Philippe Magnen, porte-parole d'EELV) ou une figure "non écolo-compatible" (Yves Cochet, député européen EELV). Et plus globalement le considérant, en coulisses, comme un "Sarkozy" de gauche.

Du pain sur la planche

Autre bouleversement, et pas des moindres, pour les cuisiniers de Matignon : Manuel Valls serait intolérant au gluten*. Aliments concernés : les farines, le pain, les pâtes et pâtisseries industrielles ou non et les aliments contenant des épaississants à base de farine (plats cuisinés, sauce, poissons panés...).

Si seulement 0,5 à 1 % de la population souffre d'une maladie cœliaque (qui touche le système immunitaire et survient chez des sujets prédisposés génétiquement), plus récemment une autre pathologie est survenue. Celle-là concerne en revanche plus de gens. Il s'agirait d'une hypersensibilité au gluten se traduisant par des maux de ventre, des ballonnements et un état de fatigue important. Certaines études évoquent le chiffre de 6 à 10 % de la population...

* Le gluten est un ensemble de protéines végétales que l'on retrouve dans le blé, l'orge ou le seigle. Il constitue, avec l'amidon, les réserves de la graine.

Les cuistots du pouvoir sous les projos

Décidément, ces derniers temps, les cuisines du pouvoir sont en vue. Il y a quelques jours, lors de la visite officielle du président chinois Xi Jinping en France, la désormais retraitée du portefeuille du commerce extérieur Nicole Bricq avait qualifié de "dégueulasse" la cuisine de l'Élysée.

C'est Matignon qui est donc aujourd'hui sous le feu des projecteurs. Et si, selon Christophe Langrée, maître queux de Matignon, François Fillon était "Premier ministre gourmet, facile, qui aime tout" et que Jean-Marc Ayrault n'avait pas été non plus difficile à contenter, en revanche, la partie devrait être moins aisée avec Manuel Valls. Bon profit et... bona sort !

Et les présidents de la République ?

Valéry Giscard d'Estaing introduit la nouvelle cuisine à l'Élysée avec la "bande à Bocuse".
Pour l'anecdote, le 25 février 1975, Paul Bocuse reçoit la Légion d'honneur des mains du président de la République Valéry Giscard d'Estaing. Il est invité sous les ors présidentiels avec douze grands noms de la cuisine française, dont Michel Guérard, Jean Troisgros, Roger Vergé, Jean-Pierre Haeberlin, Alain Chapel et Louis Outhier.

C'est aussi cette date qu'a choisie Valéry Giscard d'Estaing pour lancer ses "causeries au coin du feu". Dans les cuisines du palais, Paul Bocuse prépare ce qui deviendra sa fameuse soupe VGE, Michel Guérard ses aiguillettes de canard, Roger Vergé sa salade du Moulin, Pierre et Jean Troisgros leur escalope de saumon à l'oseille. Et le pâtissier Maurice Bernachon son fameux Montmorency, qui deviendra Le Président.

Le lendemain, Le Figaro titre : "Ruban rouge et cordon-bleu". La postérité est en marche. La nouvelle cuisine de la bande à Bocuse avec.

François Mitterrand, élu de la Nièvre, privilégia une cuisine de terroir avec des bourgognes, notamment le mâcon blanc.

Nicolas Sarkozy, lui, n'aimait pas le vin. Sa conseillère Emmanuelle Mignon avait d'ailleurs décidé de réduire de quelques dizaines de milliers d'euros les achats annuels de vin, en préférant des "seconds vins" pour les visiteurs.

François Hollande a, quant à lui, vendu 1 200 des 12 000 grands crus soigneusement stockés à l'Elysée, "l'une des pièces d'artillerie de [la] diplomatie [française]", selon certains. Il raffole des plats du terroir : les spécialités paysannes, le cassoulet des Landes, le lièvre à la royale, les daubes mitonnées, etc.

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