On a testé… et survécu: le parcours du Tour de France à Lyon

Se prendre pour un cycliste du Tour du France dans les rues de Lyon n’est pas chose facile. Nous avons décidé de parcourir les 17 km de l’étape lyonnaise en empruntant les mêmes routes que les coureurs. Malheureusement pour nous, pas de police pour barrer les rues, ni d’interdiction de circuler pour les voitures, surtout que les aménagements cyclables ne sont pas toujours au rendez-vous. Retour sur un défi loin d’être une promenade de santé.

La côte de la Duchère

C’est par la côte de la Duchère (1,6 km à 4,1 %) que le peloton du Tour de France va entrer dans Lyon. Pour un simple cycliste, la tâche n’est pas simple. La voie est assez large mais sans aménagement pour les vélos. Embêtant quand des voitures roulent à quelques centimètres de vous à une vitesse dépassant souvent les 50 km/h autorisés. Seul un trottoir assez étroit peut servir de refuge en cas de grand danger. Insuffisant. À 15h30, on n’a pas vraiment eu de mal à circuler. Mais, en heure de pointe, la route est assurément à fuir.

La descente sur la Saône

Après la montée de la Duchère, une longue descente s’offre à vous jusqu’au pont Georges-Clemenceau. Dans cette longue descente, limitée à 50 km/h, vous ne pouvez pas rouler sur une piste cyclable puisqu’il n’y en a pas. On se retrouve donc au milieu des véhicules, qui dépassent là encore allègrement la vitesse autorisée (comme les cyclistes, mais chut…). Il faut également faire attention aux ornières creusées par les camions qui empruntent cette route. Pour couronner le tout, des travaux sont en cours sur le bord de la chaussée. Pas évident… Heureusement, nous avions un VTT, les coureurs devront être vigilants samedi pour ne pas chuter.

La montée des Esses

Ici encore, aucun aménagement pour les vélos. Pourtant, la voie est large et plutôt agréable si vous oubliez les 30 degrés qui s’abattent sur votre dos. Au début de l’ascension, on tente de rouler sur le trottoir pour ne pas risquer un accident. Mais plusieurs personnes descendent à pied sur ce chemin. On est donc obligé de retourner sur la chaussée, comme les coureurs du Tour de France. Les voitures font des écarts pour éviter le deux-roues mais, quand la voie se réduit, en haut des Esses, elles vous frôlent. “Vous êtes un peu kamikaze”, lance un automobiliste, pas loin de trahir nos pensées. La récompense de cet effort ? Le passage devant le mur des Canuts en haut du quartier de la Croix-Rousse…

Les quais du Rhône

Après la courte mais dangereuse descente de la Boucle, on arrive sur les quais du Rhône. Difficile de se frayer un chemin entre voitures, bus et motos pour traverser le pont Winston-Churchill. Pour la suite, on a tenté. Tenté de suivre à la lettre la route empruntée par les coureurs du Tour de France. C’est à dire, de ne pas utiliser les pistes cyclables en terre le long du Rhône. Mais quelques coups de Klaxon et autres quolibets de la part des automobilistes font vite comprendre que l’opération commando serait périlleuse. Alors on s’est laissé aller tranquillement, contemplant les péniches. Les choses sérieuses ont ensuite repris sur la route, la vraie. Quelques zigzags entre les files de voitures permettent de se faufiler dans la circulation, toujours imprévisible.

L’arrivée à Gerland

Une voie toujours plus large, mais sans piste cyclable. Après plus d’une heure d’effort, on se dirige tout doucement vers le palais des sports de Gerland. Enfin arrivés ! Pas de podium ce jour-là, pourtant on aurait bien mérité une médaille, pour avoir survécu.

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