métropole conseil métropolitain 10.07.17
Conseil de la Métropole de Lyon © Tim Douet

Grand Lyon : un budget 2018 sans grands changements

Le Grand Lyon a adopté ce lundi le budget primitif 2018. Un budget en légère augmentation dont le financement a été calculé pour se conformer aux règles fixées aux collectivités locales par le Gouvernement. “Plan-plan” pour certains, “pas ambitieux” pour d'autres, David Kimelfled a lui estimé que ce budget “conforte” parfaitement “ce que certains appellent le "modèle" lyonnais”.

David Kimelfeld

© tim Douet
David Kimelfeld, président de la métropole de Lyon

Après l'hommage à Paul Bocuse et Georges Chaine, l'ancien maire de la Tour-de-Salvagny, Richard Brumm, descendu de son siège de vice-président en charge des finances pour présenter ce budget primitif a débuté par un petit lapsus : “Nous avons une volonté démagogique (avec ce budget, NdlR). Pardon pédagogique”. Provoquant de nombreux rires dans l'assemblée. Dans un contexte contraint par le projet de loi de programmation des finances publiques 2018-2022 (PLPFP) voté par le Parlement le 21 décembre dernier, la métropole de Lyon a adopté ce lundi un budget primitif en augmentation de 2,1% par rapport à 2017. Cette année les recettes de fonctionnement atteignent 2 585,4 millions d'euros (M€). “Cette évolution est principalement liée à l’augmentation des recettes fiscales”, explique la métropole qui a vu ses bases d’imposition progresser d’environ 1,2%. “Cela prouve la dynamique de notre territoire”, a déclaré Richard Brumm. À l'inverse, les dotations de l’État baissent de 15 M€ avec 462,9 M€ contre 477,7 M€ en 2017. La métropole s'est aussi félicitée de la progression “contenue” des dépenses de fonctionnement à 1,2% “conformément aux dispositions du PLPFP”. Un projet de loi qui prévoit un système de bonus-malus dans l’hypothèse où les collectivités ne respectent pas les engagements pris.

650 M€ d'investissements

Tableau de répartition des domaines d'investissement dans le budget primitif 2018 du Grand Lyon

© Grand Lyon
Tableau de répartition des domaines d'investissement dans le budget primitif 2018 du Grand Lyon

L'augmentation des recettes étant plus forte que celle des dépenses, Richard Brumm s'est réjoui de “l'augmentation sensible de l’autofinancement brut de + 11,6% entre le budget 2017 et le budget 2018 à 234 M€ contre 209,7 M€”. La dette, elle, a baissé de 2% en un an en passant de 2097 M€ à 2 057 M€. Dans le détail du budget, on note une augmentation de 20 M€ des dépenses sociales en un an. Elles représentent le plus gros secteur de dépenses avec 750 M€. En tout, 650 M€ vont aussi être investis (voir tableau ci-dessus, NdlR) dans le cadre de la programmation pluriannuelle d’investissements (PPI) 2015-2020 qui représente 3,52 milliards d'euros et “dont 2,5 milliards d’euros ont déjà été individualisés”.

Une méthode unanimement saluée

Ce budget a été dans l'ensemble salué par les différents groupes même si l'opposition a apporté quelques bémols. Nathalie Perrin-Gilbert (Gram) a noté les “infléchissements” de David Kimelfled “dans le discours politique et la méthode sur le rôle social et écologique de la métropole. Pour la première fois depuis 2015 vous avez rencontré chaque groupe avant budget”. Un propos partagé par l’ensemble des groupes. Mais la maire du 1er arrondissement a regretté le décalage entre “les paroles et les actes” d'un budget qui comporte “peu de changements concrets”. “Il est incompréhensible que vous persistiez à faire l'anneau des sciences avec des dépenses qui affecteront notre budget 2018 et les budgets à venir”, a-t-elle estimé.

“La politique de la carotte et du bâton avec beaucoup de bâtons et très peu de carottes”

Conseil métropolitain – 10 juillet 2017 © Tim Douet

© Tim Douet
Métropole de Lyon – conseil métropolitain, 2017.

Du côté de l'UDI, Christophe Geourjon a loué un budget “sérieux” notamment “dans le maintien de la dépense salariale.” Cependant l'élu centriste a critiqué, “la faible mutualisation entre les 59 communes et la métropole”, “la légèreté” avec laquelle Gérard Collomb “a traité” le dossier de la TEOM, ainsi que la baisse de subvention de 3% du Sytral “alors que mobilité est une priorité pour le développement économique” et le “peu d’ambition de la phase une du projet de déclassement A6/A7”. “Sur un tel projet, il faut avancer plus rapidement. Il aurait été nécessaire de remettre en cause la PPI et le plan de mandat Sytral. Sans ça, le déclassement ne sera que cosmétique”, a-t-il conclu avant de voter contre le budget. Côté communistes, Bernard Genin a estimé que ce budget était “la politique de la carotte et du bâton avec beaucoup de bâtons et très peu de carottes”, avant de voter contre.

Manque d’évaluation de la qualité de l’action métropolitaine pour Jean-Paul Bret

Jean-Paul Bret, du groupe La Métropole Autrement, a critiqué la légère baisse du budget logement “qui interroge sur notre capacité à accompagner l’augmentation de la construction de logements sociaux voulue par la métropole”. Sur le fond il a aussi questionné l'utilité de cette métropole. “Le passage à la métropole a été justifié par les économies de fonctionnement, mais la question de l'évaluation de ces économies n'a jamais été abordée ou chiffrée. Ce nouvel équilibre doit être porteur d'une action publique plus efficace et globale avec une amélioration de la vie quotidienne des habitants confrontés aux problèmes de précarité. Cela ne s'est pas traduit par un passage en revue des politiques publiques”, a-t-il déclaré avant de voter le budget.

Un budget "plan-plan" pour Les Républicains

Anne Brugnera, la députée LREM a décerné un satisfecit général au budget métropolitain et a surtout fait rire l'assemblée au moment de l'annonce du nom du groupe dont elle est la présidente : “Métropolitains, socialistes et républicains”. Enfin du côté du parti Les Républicains, Philippe Cochet a lui aussi complimenté “la dynamique fiscale”, “la hausse de l'épargne brute” et “la sécurisation de la dette”. Il a cependant critiqué les dépenses de fonctionnement “en hausse constante”, “la baisse de l'épargne nette” et un “programme d'investissement insincère”. “Oui vous ne ferez jamais et c'est bien ce que l'on vous reproche. Vous ne dépenserez pas la totalité des investissements de 2018 et en plus vous attendez les restes à réaliser de 2017, car pour cette année passée non plus vous n'avez pas fait tous les investissements”, a-t-il tancé. Le groupe LR a déposé un amendement pour réduire de près de 18 M€ les dépenses réelles de fonctionnement afin de “ne pas dépenser plus en 2018 qu'en 2017”. “Votre budget est celui d'une gestion plan-plan. On s'enrichit en dormant donc on dépense toujours un peu plus pour la vie courante, mais en faisant trop attention pour les dépenses à venir”, a conclu le maire de Caluire-et-Cuire.

Un budget fidèle au modèle lyonnais pour Kimelfeld

David Kimelfled, le président de la métropole de Lyon n'a pas répondu point par point. Il a tout de même demandé de refuser l'amendement, ce qui a été fait. “Adopter cette proposition c'est adopter un nouveau budget contraire à celui que nous proposons”, a-t-il justifié. Concernant le budget primitif 2018, le président de la métropole a estimé que “le budget 2018 conforte ce que certains appellent le modèle lyonnais”. Selon lui, “le Grand Lyon, contrairement à de nombreux départements français qui vivent ce que l’on appelle un effet de ciseau avec des dépenses qui augmentent plus vite que leurs recettes” a bénéficié du “mariage depuis 3 ans des compétences d’un département avec celles d’une communauté urbaine” pour donner “une création de richesses qui permet non pas simplement de briller dans les classements, mais d'assurer les politiques publiques et sociales”. “La pertinence de la construction de cette métropole est donc confirmée à travers ce budget”, a-t-il conclu.

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