Sébastien Chenu : le militant du grand écart

Certaines figures emblématiques du Front national telles que Marion Maréchal-Le Pen, Bruno Gollnisch ou Louis Aliot, “s'inquiètent” de l'arrivée du “communautarisme militant” au sein du Rassemblement Bleu Marine (RBM). Tous ont en effet découvert “avec stupéfaction” la photo de Sébastien Chenu posant à côté de Pascal Houzelot lors d'un défilé en faveur de la procréation médicalement assistée (PMA). Il faut dire qu’à l’instar de son ami Houzelot, Chenu a l’engagement plutôt variable et fluctuant : les promesses n’engagent-elles pas que ceux qui les écoutent, comme le disait un certain Charles Pasqua en 1988, citant le petit père Queuille ?

Sébastien va toujours du côté du vent dominant, c’est un opportuniste sans colonne vertébrale seulement préoccupé par sa carrière et ses intérêts”, confie, dépité, un ancien “compagnon de route”, comme il aime à se définir lui-même. Alors adhérent de Démocratie libérale, le parti d'Alain Madelin, Chenu s'était fâché tout rouge suite à l'accord passé dans l'Oise entre Jean-François Mancel (RPR) et le FN, au moment des cantonales de mars 1998, puis lors des régionales en Picardie, la même année. À l’époque, c’était à la mode et on se souvient du prix payé par Charles Millon pour ne pas s’y être soumis : la mort politique.

En 2001, notre commis voyageur se fait élire maire-adjoint sur la liste de la maire divers droite de Beauvais, Caroline Cayeux. Sébastien Chenu (également proche de Bastien Millot, mis en examen dans l'affaire Bygmalion, qui était à l'époque maire-adjoint dans la même ville), s'est aussi distingué lors de l'organisation de la calamiteuse Europride à Marseille en 2013. Ami du maire UMP Jean-Claude Gaudin, il est soupçonné de favoritisme (lire l’enquête de rue89).

À la droite d’Houzelot, puis à la gauche de Marine

Parti tenter sa chance à Paris lors des municipales de 2014, il est rapidement éconduit par Nathalie Kosciusko-Morizet dans le 2e arrondissement. Il soutient alors Bruno Le Maire pour l’élection interne de l’UMP… qui consacrera le retour de Nicolas Sarkozy, lequel, pas de chance pour Chenu, préfèrera faire de l’oeil aux militants de La Manif pour Tous. De guerre lasse, Chenu ira encore un peu plus loin sur l’échiquier et se tournera finalement vers le Rassemblement Bleu Marine, en accusant au passage l’UMP d’être “devenue un parti conservateur, le Tea party français ».

Fondateur de Gaylib (association LGBT de droite et de centre droit), il justifiera le passage du Rubicon sur son compte facebook : “Cela fait bien longtemps que Nicolas Sarkozy ne parle plus de la France et ne résume sa pensée et son action qu'à des postures électoralistes”. Parole d’expert. Gaylib exprimera pour sa part “sa profonde consternation de voir l'un de ses fondateurs rejoindre le RBM et ainsi trahir toutes les valeurs et tous les objectifs politiques qu'il était supposé défendre et notamment la défense des droits des gays, lesbiennes, bisexuels et transsexuels”.

On se croirait au CSA de Michel Boyon, en train de revivre l’histoire de l’attribution de la chaîne Tvous la diversité… finalement devenue Numéro 23. Normal : les acteurs et le synopsis sont strictement identiques. Tout, tout, tout, vous saurez tout sur le navet.

A voir sur YouTube : Un ancien dirigeant de l'UMP rejoint Marine Le Pen

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