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©Asylum

Prison Saint-Joseph : de l'enfer au "Jardin sur la Terre"

''La Vie grande ouverte''. Le projet de Saint-Joseph dit tout dans son intitulé. De la prison fermée en 2009, il ne restera que la chapelle, le bâtiment central donnant sur la rue Delandine ainsi que celui côté Rhône. ''Il faut laisser entrer la lumière'' déclare Emmanuel Deloge, le président du directoire d'OGIC.

La vente des 107 logements prévus a déjà commencé. 11 300 m2 de bureaux ainsi que des commerces de proximité seront également implantés dans cet espace. Le projet se veut aussi écologique. Sur les terrasses, des panneaux solaires permettront d'obtenir de l'eau chaude et une chaufferie à bois alimentera l'ensemble du parc immobilier. Un récupérateur d'eau de pluie est également prévu.

La Fondation Habitat et Humanisme prévoit d'implanter 66 logements locatifs sociaux ainsi que 110 appartements de résidence intergénérationnelle. Ceux-ci permettront à des personnes âgées ou en convalescence d'être entourées d'étudiants pour être aidées au quotidien. La chapelle centrale sera entièrement restaurée et conservera ses deux niveaux. Habitat et Humanisme souhaite y installer une salle de réunion, une bibliothèque ainsi qu'une brasserie pour les étudiants.

Réalisés notamment avec l'architecte en chef des Monuments historiques, Frédéric Didier, les deux projets de réhabilitation des prisons ont été élaborés conjointement. ''Nous nous devions de respecter une certaine cohérence entre ces deux îlots pour conserver ce patrimoine architectural'' explique Emmanuel Deloge. L'architecte d'origine de Saint-Joseph, Louis-Pierre Baltard, l'a élaborée avec des galeries qui seront réhabilitées. Les voûtes seront mises en valeur par des jardins thématiques publics, agrémentés de fontaines.

Occulter le passé
Les appartements feront partie d'une résidence nommée ''Jardin sur la Terre''. Pas facile d'introduire de la poésie dans cet endroit lugubre. Construite en 1830, la prison pour hommes Saint-Joseph est notamment connue pour avoir détenu le malheureusement célèbre Klaus Barbie. Ce dernier avait même accès à un parloir personnel.

Dans la cour intérieure, à droite de la chapelle, une immense fresque semble avoir été réalisée par des prisonniers. Enchaîné, un homme à terre a le cœur a vif tandis qu'un autre pointe un couteau sur lui. L'année 1985 revient à divers endroits de la fresque. A droite, un magistrat domine des visages décomposés de détenus. ''Paul suicidé'','' Refus de vivre'' sont autant d'inscriptions morbides que l'on peut lire sur ces murs. Qu'adviendra-t-il de cette œuvre? Un dirigeant d'OGIC nous informe qu'elle sera démontée et reconstituée dans un emplacement encore inconnu.

Y aura-t-il une stèle, un monument quelconque, qui rappellera l'histoire de cet endroit ? Pas sûr que les futurs propriétaires aient envie de connaître le passé de leur habitat. Et quid des plaques à la mémoire des fusillés de la Seconde Guerre mondiale, situées sur le cours Suchet ? Nous n'avons pas d'information quant à leur sort.

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