"Les acheteurs fuient vers les extérieurs de Lyon"

Conséquence d'une reprise qui se fait d'abord ressentir dans le centre de Lyon, les acquéreurs, notamment les primo-accédants, cherchent dans des communes proches du centre d'agglomération mais moins chères. C'est ainsi que des secteurs qui ont été durement frappés par la crise, comme Villefranche, Décines ou Oullins vont se relancer.

Après la crise, le marché de l'immobilier renoue avec ses tendances anciennes. Une nouvelle étude de Guy Hoquet met en lumière les mutations du marché immobilier survenues depuis la récession. Pendant les années d'euphorie, les acquéreurs avaient eu tendance à fuir le centre lyonnais pour atteindre des prix plus conformes à leur budget. C'est ainsi que des secteurs comme les Terreaux, Gorge de Loup, Charlemagne ou Gerland s'étaient fortement renchéris. Mais en 2009, ce sont les valeurs sûres qui ont le mieux résisté (lire article). En particulier les Pentes, Croix-Rousse centre, Vieux Lyon, chers mais prisés par des acquéreurs qui n’ont pas vraiment pâti de la crise. Ce sont ces quartiers qui sont sortis le plus tôt de la déprime.

La Croix-Rousse a échappé à la crise

Les statistiques de Guy Hoquet agrègent les données du notariat. Même s'il faut manier ces chiffres avec précaution, il ressort que c'est le 4e arrondissement qui s'est le plus valorisé, gagnant 37% entre 2008 et 2010. Autant dire que la Croix-Rousse a complètement échappé à la morosité. En revanche, les extérieurs de Lyon ont été frappés par la récession : Villefranche qui a laissé une bulle immobilière s'installer plonge de 17%, Givors pas vraiment cotée de 26%, Décines malgré Léa de 25%. Plus étonnant encore : Oullins recule de 15% alors même que le métro B est annoncé pour 2013. Mais les acheteurs sont incapables d'anticipation et les prix augmentent généralement deux ans après la mise en service de de nouvelles lignes de transport. "Cette prime est de l’ordre de 20% supérieure à la hausse naturelle et générale des prix”, précise Me Pierre Bazaille, président de l’Institut notarial de l’immobilier. Alors Oullins peut rêver de jours meilleurs... tout comme les autres communes sinistrées.

Un manque d'offres à Lyon intra muros

Car les prix repartent à la hausse à Lyon, sous l'effet de taux d'intérêt bas et, à partir du 1er janvier, de la mise en vigueur d'un prêt à taux zéro revalorisé. Elie Peyronnet, gérant de l'agence Guy Hoquet Croix-Rousse ressent ce phénomène depuis la rentrée dernière. "Les vendeurs ont compris qu'il y avait une pénurie de biens et ont tendance à sur-estimer les leur", explique-t-il. Le manque d'offres se fait surtout sentir à Lyon intramuros et sur la tranche accessible du marché, c'est-à-dire inférieure à 130.000 euros. D'où "une fuite des acheteurs vers les extérieurs", notamment des primo-accédants. Comme avant la crise, finalement.

Légende du tableau : dans les logements anciens, les prix au m2 en euros

Moyenne au 3e trimestre 2008

Moyenne au 3e trimestre 2010

Lyon 4e

2646

3610

Lyon 6e

3841

3777

Lyon 7e

2632

2711

Lyon 9e

2535

2954

Villeurbanne

2525

2442

Villefranche sur Saône

2300

1928

Givors

1429

1065

Décines

2457

1854

Oullins

2245

1908

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